Bonjour à toutes et à tous. Merci beaucoup d'être là pour ce Live Chance. Merci Pauline d'avoir donné de ton temps.
Enchantée.
Dans le chat, n'hésitez pas à poser toutes vos questions. L'idée que ce live soit interactif. Ça m'intéresse d'ailleurs si vous voulez nous dire un petit peu d'où vous nous écoutez. Est-ce que vous êtes de Paris, de Nantes, de Bordeaux ? J'aime bien faire le tour. Je vois que ça commence à taper dans tous les sens pour le petit tour de France. Pendant que vous nous écrivez... Alors, Déborah, bonjour, je suis Déborah de Paris, Yann de la Marne, Natacha de Blois. Natacha, je viens de Tours, donc je connais bien Blois. Charlotte, Marseille, Sandrine Evry, Julia de Suisse, Emy Paris, Pyrénées-Atlantiques, Lys. Bonjour à toutes et à tous. Je vois qu'on est plein, un peu partout. Merci Pauline d'avoir accepté de présenter ton métier. Pour commencer, est-ce que tu peux nous raconter un petit peu ton parcours et comment tu es arrivée à ton poste de directrice en Fondation d'entreprises ?
Oui, bien sûr. Déjà, bonjour à tous. Je ne savais pas trop, très sincèrement, ce que je voulais faire de ma vie et j'avais imaginé faire des relations internationales. Donc, j'avais une voie un peu généraliste à Sciences Po. J'ai fait un master là-bas. À Sciences Po, je me suis rendu compte finalement que ce que je pensais de l'intérêt des relations internationales n'était pas finalement ce que je pensais que c'était, qu'il y avait peu d'impact, pas en tout cas assez à mon sens. Je ne savais plus trop ce que je voulais faire et j'ai pris un peu par défaut la spécialisation à la fin en communication. Je me suis retrouvée en 2010 avec un master en communication. Comme ce n'était pas du tout la voie à laquelle j'avais pensé, j'ai un peu postulé partout en com et je me suis retrouvée, mais vraiment par hasard, chez L'Oréal, où j'ai commencé à travailler en communication au sein de différentes marques du groupe. Mais très vite dans mon parcours, c'est de poser la question de travailler sur l'ADN des marques, des stratégies de marques. Et de là est vite venue la question de l'engagement des marques et de ce qu'on appelle la RSE, la Responsabilité Sociale et environnementale des entreprises.
Et donc là, ça m'a beaucoup plu et je me suis dit que c'était ça qui allait être vraiment ce qui allait m'épanouir et me développer. Et donc, je me suis accrochée à ça. Et de marque en marque dans lesquelles je travaillais au sein du groupe, j'ai développé les projets RSE des marques, donc les engagements des marques, par exemple, ce qu'elles pouvaient faire avec... À une époque, j'étais sur Garnier, on avait noué un partenariat avec l'UNICEF. En parallèle, je travaillais aussi sur l'accélération des stratégies environnementales des marques, pour être en gros un acteur qui pollue le moins possible. Et je me suis retrouvée comme ça, in fine, à travailler, à Je suis rentrée au sein de la Fondation L'Oréal il y a cinq ans, en 2018, au départ en communication, parce que ça restait ma skill initiale. Et petit à petit, j'ai évolué là, il y a un an et demi. J'ai basculé chez nous, à la Fondation L'Oréal, on appelle ça les équipes programmes. Donc, ce n'est plus ceux qui font la communication mais c'est ceux vraiment qui vont opérer les programmes au quotidien sur lesquels on est engagé. Et donc moi, je me suis retrouvée il y a un peu plus d'un an, directrice adjointe de certains programmes de la Fondation.
Ok, super intéressant. Merci beaucoup Pauline. Surtout que chez Echance, pour ceux qui ne connaissent pas, on accompagne beaucoup de personnes dans leur réflexion professionnelle et parfois, les gens ont des idées un peu caricaturales ou en tout cas veulent vraiment tout changer, tout mettre à la poubelle, je n'aime pas mon métier, etc. Et on montre justement que c'est un peu un chemin et que dans nos travails, on se rend compte de ce qu'on aime, ce qu'on aime moins. Et c'est un peu une boussole qui nous guide et que parfois, ça ne veut pas non dire changer d'entreprise et tu l'incarnes bien parce que tu as réussi en interne à évoluer vers ce qui était important pour toi. Donc, tu as commencé en communication et tu as réussi au fur et à mesure à faire ta place à la fondation. Est-ce que tu peux nous en dire un peu plus sur c'est quoi la réalité de ton métier et au quotidien, à quoi ça ressemble un peu une journée ou une semaine quand on travaille comme toi dans une fondation d'entreprise ?
Bien Bien sûr. La Fondation L'Oréal, on est engagé sur l'empowerment des femmes et moi, le pilier que je dirige, c'est le pilier qui s'appelle Beauté Inclusive. C'est comment on va aider, grâce à la beauté, à des femmes à s'en sortir mieux, se sentir mieux. On a deux types de programmes. On a des programmes dits de socio-esthétique, socio-coiffure. Là, concrètement, on va soutenir des associations de terrain. Je ne sais pas. Par exemple, vous pouvez penser à Emmaüs, qui vous l'aura sans doute, ou des hôpitaux, des services médicaux, pour leur permettre d'avoir des socio-esthéticiennes, c'est un métier spécifique, je ne vais pas rentrer dans les détails, ce n'est pas forcément ça qui est intéressant, mais qui vont venir dans ces structures pour accompagner des femmes qui sont dans des situations de vulnérabilité. Moi, concrètement, qu'est-ce que c'est mon job là-dedans ? C'est de parler avec ces associations type Emmaüs, mais plein d'autres, on en soutient des centaines en France, dont beaucoup, à mon avis, vous ne savez même pas qu'elles existent, et d'entendre leurs besoins et de voir comment leur apporter de la socio-esthétique, ça pourrait être un plus pour ces femmes en difficulté dans leur quotidien. Et ensuite de voir, parce que j'ai un budget donné sur une année, comment on alloue tel montant d'argent pour telle structure par rapport à ce qu'elle aimerait mettre en place.
Ça, c'est une partie. Après, on a d'autres programmes à l'international qui sont là des formations aux métiers de la beauté et de la coiffure qu'on va financer pour que des femmes qui sont en situation de grande vulnérabilité, grande précarité dans le monde puissent accéder à un emploi derrière dans les métiers de la beauté et de la coiffure. Là, c'est pareil, c'est en avec des ONG internationales. Là, c'est un peu le même principe, c'est accompagner ces ONG, dire que ça existe, leur faire savoir, leur expliquer l'intérêt pour ces femmes pour que derrière, elles puissent accéder à de la dépendance et voir ensuite quel type de partenariat on peut mettre en place, quelle formation on peut mettre en place et leur donner les fonds pour pouvoir les accompagner. C'est vraiment un travail un peu d'intermédiaire de réussir à être un financeur, parce que c'est ce qu'on attend des fondations d'entreprises, financer, mais pas que. Il y a encore certaines fondations qui fonctionnent un peu comme ça, mais nous, on pense que ce n'est pas juste de faire un chèque, c'est aussi accompagner le développement des projets, essayer de pousser mieux. C'est vraiment travailler au quotidien. Moi, mes partenaires du quotidien, c'est les associations.
Génial. Dans chaque métier, il y a des parties qui sont plus chouettes et d'autres qui sont plus compliquées ou moins sympas. C'est très subjectif, mais toi, pour nous donner un peu ta réalité et ton expérience ce terrain, toi, qu'est-ce que tu adores et qu'est-ce qui est la partie plus difficile ou plus contraignante ou plus frustrante dans ton métier ?
Je le pense très sincèrement. J'ai coutume Ça veut dire que je pense un des meilleurs jobs. Je n'ai pas du tout envie de faire un autre job. Il y a peu de choses, sincèrement, que je n'aime pas dedans. Je trouve que j'ai cette chance folle de me retrouver dans un métier où j'ai de l'impact, où on aide vraiment à améliorer des quotidiens et avec, en plus, parlons sincèrement, parce que je crois que c'est le but de cette matinée, aussi tout le confort que peut donner un travail au sein d'une grande entreprise comme L'Oréal versus mes partenaires du quotidien dans les associations pour qui les quotidiens, à titre personnel, mais aussi dans leur quotidien, c'est des gens qui passent leur temps à aller chercher des financements. Il y a une image d'Efinale, je pense, sur ces métiers-là et puis il y a la réalité du quotidien. Et moi, j'ai cette chance d'être dans un environnement confortable et en plus dans une entreprise qui donne beaucoup d'argent pour ce genre d'engagement. Donc c'est vraiment très confortable, au-delà du fait d'y trouver un sens certain. Et voilà, pour moi, beaucoup de choses que j'aime. J'aime particulièrement, évidemment, les rencontres incroyables que je peux faire tous les jours avec des associations et avec des femmes qui bénéficient, qui sont dans ces associations-là.
C'est une richesse incroyable de sentir que nous aussi, on apporte notre pierre pour qu'elles se sentent mieux. C'est incroyable, c'est hyper gratifiant. Et si je devais chercher les choses que j'aime moins, il y a éventuellement, mais Après, honnêtement, moi, à mon poste, je le gère moins, mais sinon, il y aurait la dimension administrative. Mais ça, ça va plutôt être... J'ai la chance de pouvoir maintenant le déléguer à d'autres dans l'équipe, mais sinon, c'est peut-être le côté un peu moins... Parce qu'il faut le faire, on n'a pas le choix. Vous savez, quand on est d'une association, ce n'est pas juste: Tiens, voilà, L'Oréal va te faire un petit virement sur ton compte. C'est encadré, on doit faire des reportings, on doit signer des conventions. Il y a beaucoup d'administratifs derrière, donc ça existe et ça fait vraiment partie du job. Et c'est nécessaire, ce n'est pas juste pour enquiquiner les gens, parce que c'est important. Vous savez, l'argent des fondations d'entreprises, c'est de l'argent qui est défiscalisé, donc c'est quelque part de l'argent public, donc c'est hyper important qu'on soit très rigoureux sur les comptes, sur les budgets, qu'on rende des comptes. Je trouve que c'est normal.
Après, c'est sûr que c'est moins intéressant à mon sens, que vraiment le déploiement des projets, les rencontres avec les associations et les bénéficiaires. Et après, peut-être dans ce qui est dur et pas dur dans un sens de moins d'intérêt, mais c'est vrai que parfois, vous imaginez bien que les femmes, d'ailleurs les hommes, mais les femmes issus de ces associations, elles ont des quotidiens très difficiles. Ce qui peut être parfois difficile, c'est de les écouter, de savoir ce qu'elles vivent et d'avoir aussi ce sentiment, parfois, de dire Pourquoi je ne peux pas faire plus ? J'ai des logiques budgétaires comme tout le monde. J'ai un budget donné par an. Qu'est-ce qu'on en fait et qu'est-ce qu'on n'en fait pas ? Donc faire des choix, ce n'est pas toujours simple parce que forcément, tout le monde en a besoin de cet argent.
Merci beaucoup. Je vois qu'il y a des premières questions dans le chat pour toi, Pauline. Alex qui demande: D'après toi, quelles sont les skills, les compétences qui sont nécessaires quand tu fais ton métier ? Et est-ce que le fait que toi, en venant de la com, par exemple, ça t'a aidé parce que tu avais déjà un bagage en termes de compétences ?
La com, en tant que telle, je ne suis pas sûre parce que... Après, ça peut dépendre des fondations d'entreprises dans lesquelles vous avez... Nous, typiquement, à la Fondation L'Oréal, on n'est pas du tout dans une démarche de communication. Je suis sûre que la plupart d'entre vous n'entendez pas très souvent de nous. C'est d'ailleurs, à mon sens, un peu regrettable, mais on n'est pas du tout là-dedans. Donc, je ne mets pas tellement à profit mes compétences de communicante dans mon métier. Après, ça peut m'arriver parce que parfois, on a des demandes de la presse, de journalier sur des opérations qu'on fait. Et du coup, c'est sûr que pour moi, c'est plus facile parce que c'est quelque chose que j'ai développé, mais ce n'est pas forcément... Ce n'est pas du tout nécessaire. Au contraire, moi, dans mon équipe, personne ne vient de la com et ça se passe très bien pour eux. En revanche, la gestion de projet. La gestion de projet, c'est clé, comme dans beaucoup de métiers, mais là, on est vraiment dans la gestion de projet. Après, je trouve qu'il y a deux choses qui sont essentielles, c'est d'être bienveillant et d'être très... On va discuter avec des partenaires qui ne sont pas des partenaires classiques.
Vous voyez, par exemple, moi, chez L'Oréal, des gens qui viendraient du marketing, de la communication d'Opéi, je vais les challenger là-dessus. S'ils veulent aujourd'hui travailler à la fondation, je vais les challenger là-dessus en leur disant: Mais attention, tu as bien conscience que ton partenaire, ONG, structure associative, ce n'est pas un prestataire, par exemple ? Ça paraît évident quand je vous le dis comme ça. Mais quand on a l'habitude de travailler en entreprise, on a l'habitude aussi d'un rapport qui s'installe avec l'extérieur. Surtout que moi, ces structures, ces ONG, je vais leur donner de l'argent. Donc, il y a un rapport très vite qui peut s'établir, pas très juste à mon sens, alors que pour moi, ce qui est clé, c'est d'être deux partenaires d'égal à égal. On travaille pour une même ambition commune, un même objectif commun. Donc, c'est vraiment ça. C'est à quel comment on va réussir à instaurer un dialogue constructif d'écoute avec le partenaire, d'être dans une juste posture, parce que ce n'est pas aussi tomber dans du misérabilisme, dans du je veux tout faire et un peu surestimer non plus son rôle. Je trouve qu'il y a... Et ça, très sincèrement, je pense que ça s'apprend.
Il y a un truc inné, certainement, mais ça s'apprend aussi beaucoup en le faisant, en le pratiquant. Je ne suis pas sûr qu'on l'apprenne ni à l'école, ni dans une expérience particulière. Et puis après, la gestion de projet dont je parlais tout à l'heure, qui est clairement hyper importante. Il faut savoir gérer un budget, on est dans un truc professionnel. Et être curieux et aussi sensible à ce qui se passe dans le monde et être conscient des enjeux d'aujourd'hui, ce qui se passe. Parce que là, je vous ai parlé en plus de la fondation, mais il s'avère que qui se rapproche. Moi, je gère aussi avec l'équipe un fonds de dotation philanthropique, donc on est sur les mêmes enjeux que ceux que je vous ai décrits. C'est la même chose que travailler dans une fondation. Concrètement, c'est juste des enjeux derrière, fisco-administratifs, qui ne sont pas les mêmes. Et là, c'est dans le monde entier. C'est être capable... Aujourd'hui, quand j'ai une association qui vient et qui nous explique pourquoi il y a besoin de fonds, il faut aussi être en mesure de savoir un peu ce qui se passe dans le monde. C'est quoi la réalité des femmes ?
Ce n'est pas la réalité, forcément, de ce qui se passe en région parisienne, la même que celle qui se passe dans la banlieue de Bogotá. C'est aussi être vraiment dans ce truc curieux. C'est peut-être là aussi que ça rejoint, finalement, mes appétences initiales de travailler sur des enjeux internationaux qui avaient contribué au fait que c'est être curieux, savoir ce qui se passe, La gestion de projet à la rigueur, ça, c'est important. Et puis cette bienveillance, je pense, qui est clé.
Il y a plusieurs personnes dans le chat qui nous demandent ce que tu faisais référence à... Est-ce que vous aussi, vous avez perdu Pauline ou il n'y a que moi ? Je veux bien que vous me disiez dans le chat: Je ne vois plus Pauline. Ok, vous aussi. Elle va revenir. Je vais lui envoyer un petit message. Ça y est.
Oui, je ne sais pas, ça a coupé la panique.
T'inquiète. C'est bon, on t'a retrouvé. Super. Oui, il y avait plusieurs questions dans le chat. Je pense qu'il y a plusieurs personnes qui sont intéressées par rejoindre un métier comme le tien. Tu as un peu expliqué les qualités que tu trouvais importantes pour ce métier. Il y a des questions sur l'aspect juridique, financier, que tu expliquais. Est-ce qu'il faut être formé avant et avoir des Ou est-ce que c'est quelque chose que tu apprends sur le terrain ?
Moi, j'en ai zéro.
Je pense que ça intéressera que tu racontes, toi, en entretien, si parmi ces gens qui sont au live veulent postuler, qu'est-ce que tu vas valoriser pour ce type de métier ?
Je pense que ça dépend des fondations. Mais après, sincèrement, en général, c'est des équipes qui sont structurées puisqu'on est adossé, quand on est une fondation d'entreprise, à une entreprise, par définition. Donc, normalement, il y a des gens dont c'est le métier d'avoir ces enjeux financiers, juridiques. Moi, ici, j'ai une équipe, c'est un bien grand terme. Il y a une femme formidable qui s'occupe de toutes ces dimensions administratives, juridiques. On travaille avec des juristes dont c'est le métier. En tout cas, à mon sens, c'est impossible. Après, à force, je sais à peu près ce qui peut coincer tout de suite et ça me permet. Mais après, parce que je l'ai appris sur le tas en le faisant, en tout cas, moi, je ne vais jamais chercher à tester la compétence juridique ou fiscale ou administrative de quelqu'un qui viendrait rejoindre les équipes en tant que chef de projet. Et de mes homologues que je peux rencontrer, en général, d'ailleurs, souvent, les fondations d'entreprises sont même un peu plus staffées que les nôtres, donc ce sera encore moins le cas. Sauf si c'est cette dimension-là qui vous intéresse, auquel cas, vous êtes sans doute juriste et ça peut être intéressant de faire un pont pour devenir juriste d'une fondation d'entreprise.
Là, c'est ce qu'on attendra de vous, mais un métier de responsable de projet, chef de projet, directeur de fondation d'entreprise, ce n'est pas ça qu'on va attendre d'avoir ces skills-là. Moi, pour répondre à ta dernière question sur quand j'ai quelqu'un en entretien, ce n'est clairement pas du tout ce que je vais vérifier, même pas l'ombre de... En revanche, c'est sûr que ce qui va m'intéresser, c'est plus quelqu'un qui va déjà avoir eu des expériences dans ces milieux-là, que ce soit au sein de métiers précédents. Évidemment, si c'est dans une formation d'entreprise, parfait, mais ça peut être dans différents... Ça peut être quelqu'un qui a travaillé sur les questions d'égalité, sur des questions de réinsertion sociale, mais c'est plus travailler dans ce domaine-là d'une manière ou d'une autre, ou un engagement. Moi, il n'y a rien qui... Puisqu'on On a parlé des entretiens. Moi, je trouve, et en général, ça clôture l'entretien, que quelqu'un qui vient me voir, qui m'explique parce qu'en général, c'est ça, je veux du sens dans mon métier et du coup, j'ai envie de faire ça, super, je comprends, moi aussi, la première. Mais du coup, c'est quoi ? Qu'est-ce que vous avez mis déjà au quotidien dans votre vie en place pour réussir à avoir ce sens.
Rien, justement, parce que j'attendais ce métier. Ça, pour moi, c'est un ogreux absolu. Il y a 10 000 façons de s'engager au quotidien. On n'a pas besoin d'attendre que ce soit un métier. Dans son métier actuel, on peut trouver des moyens de trouver des choses pour s'engager. Et sinon, à titre personnel, on a tous 30 minutes, une heure de temps libre par semaine pour s'engager auprès d'une association, faire quelque chose. Et donc ça, moi, c'est plutôt ça que je vais regarder que des compétences juridiques ou administratives.
Super, merci beaucoup. Je pense que ce sera des conseils hyper utiles pour les personnes qui voudraient aller travailler dans des fondations d'entreprises. On me demande Anaïs, quelles sont les conditions de travail, horaires, salaires, etc. ?
Horaires, du coup, à la fondation, on est cadre, donc il n'y a pas vraiment une logique d'horaire: arriver à telle heure, finir à telle heure. Ça, c'est très personnel et je ne ferais pas une généralité de ce qui se passe dans toutes les fondations. Pour moi, l'équilibre vie pro/vie perso est très important. Je suis maman de deux enfants en bas âge et j'ai des mamans dans mon équipe, enfin une. C'est important que ça reste. Ça ne veut pas dire qu'on peut réussir à finir à 16h00. Après, moi, s'il faut finir à 16h00 une fois de temps en temps, c'est assez souple, mais c'est ma conception des choses. Mais dans les fonds d'entreprises, de moi, ce que je peux voir dans l'écosystème, on est sur des horaires plutôt assez standards, de gens qui arrivent vers 9h00, 9h30, qui repartent chez eux vers 18h00, 18h30. Nous, ici, à la Fondation Montréal. Moi, c'est simple parce que je suis de toute façon chronométrée par mes enfants, donc je ne peux pas arriver le matin, sauf exception, avant 9h30 et il faut que je reparte le soir vers 18h00. Après, si j'ai besoin, je peux me reconnecter le soir pour gérer quelques urgences et il s'avère...
Et parfois, je peux avoir des choses à faire le week-end ou le soir, mais on reste, je trouve, sur des horaires assez standards et acceptables. Il y avait quoi d'autre à part les horaires comme question ?
Il y avait horaires, salaires, etc.
Les salaires, c'est ceux qui vont être adossés, honnêtement, en fondation d'entreprise, à l'entreprise dans laquelle vous êtes. Donc ça dépend. Moi, aujourd'hui, chez L'Oréal, je suis corrélée au salaire d'autres fonctions dans l'entreprise. Donc je suis très confortablement payée Mais en fait, ça dépend aussi de l'entreprise. Après, des entreprises en général qui ont une fondation, c'est quand même des grosses entreprises. C'est rare qu'une petite PME du coin, ça peut, mais c'est quand même vraiment plus rare. Donc c'est des salaires qui sont, à mon sens, confortables. Après, ça va dépendre aussi du niveau d'entrée. Si demain j'embauche un junior en fondation chez L'Oréal, il va avoir exactement le salaire d'entrée d'embauche de n'importe qui chez à son niveau d'études, etc. Mais là, j'imagine un bac plus cinq, master classique. Après, je ne veux pas vous dire de bêtises parce que sinon mes RH vont me tuer, mais ça doit être quelque chose autour de 37 000 € bruts à l'annuel, un salaire de junior qui sortirait de l'école, je crois. Je ne mettrais pas ma main au feu, mais ça doit être quelque chose comme 37, 38. Et après, chez L'Oréal, on a participation à intéressement, par exemple, qui est équivalent, je crois aussi, à trois mois de salaire Ça, c'est vrai que c'est assez brut.
Et après, je suis prête à vous donner le salaire d'embauche parce que ça donne un plancher. Mais après, ça dépend à tout niveau de carrière. Ça peut être 50, 60, 40. Ça va monter en fonction des années d'expérience.
Super, merci beaucoup. Une autre question qu'on m'a posée plusieurs fois dans le chat pour toi: est-ce que ces postes sont ouverts en externe ou c'est souvent de la mobilité interne ?
Les deux sont possibles. Moi, là, justement, je viens d'avoir un recrutement dans mon équipe et c'est une jeune femme qui vient de l'externe. J'ai même l'impression que c'est souvent l'externe. J'essaie de réfléchir en même temps que je vous parle. Je pense que c'est 50/50. Très sincèrement, ce n'est pas plus de l'interne, en tout cas. J'aurais tendance à penser que c'est parfois un peu plus de l'externe, mais je pense que c'est 50/50.
Super. Il y a une question que j'avais, moi. Est-ce que tu peux nous raconter un projet dont tu es particulièrement fière, qui permettrait un peu d'avoir un exemple concret ? Je pense au bus, mais peut-être que tu en as un autre.
Le bus, qui n'est pas un bus, c'est pas mal parce qu'en plus, c'est très actuel. On a, je vous expliquais les soins de socio-esthétique qu'on peut financer et développer au sein d'associations. En fait, on s'est rendu compte aussi à un moment qu'il y avait, pour certaines femmes, elles étaient dans un angle mort et qu'elles n'avaient jamais accès à ces soins parce que dans des quartiers prioritaires, elles ne prennent jamais le temps pour elles. Parce que quand on est dans des quotidiens difficiles, on imagine bien que le temps est hyper compté et on s'oublie, etc. On a décidé d'avoir une solution mobile et d'aller à la rencontre finalement de ces femmes. On a mis en place comme une caravane qui va permettre pendant... On va dans des quartiers prioritaires et des zones rurales isolées. On a une socio-esthéticienne qui est dedans. Il y a huit places et on travaille avec les associations locales pour avoir... On est une journée à Trappes, une journée à Saint-Denis, une journée... Là, on est plutôt à Lyon, Lyon, ville urbaine, on est dans le sud. Et pendant une journée, la caravane, elle est stationnée et les associations font venir pendant une heure des femmes qui vont bénéficier d'un atelier de sociothétique.
C'est un atelier collectif parce que les soins de sociothétique, ils peuvent se prodiguer soit de manière individuelle, soit de manière collective. Et là, c'est huit femmes qui vont se retrouver dans cette bulle vraiment isolée dans ce cocon au sein de la caravane. Et pendant une heure, elles oublient tout. Et c'est assez incroyable. Dans les choses que j'aime particulièrement dans mon métier, c'est les fois, les jours où je m'autorise d'aller sur le terrain et de voir et d'aller à la rencontre de ces femmes et les voir sortir. Je peux vous garantir que ce n'est pas la même femme qui rentre et qui en sort. Je ne dis pas que ça change leur vie. J'adorerais que ça change leur vie, mais elles, ce qu'elles disent, c'est: Waouh, pendant une heure, je n'avais plus de problèmes. C'est les problèmes loin derrière. Je me rappelle que j'existe J'ai une dame qui m'a dit, elle avait une soixantaine d'années, elle a dit: Vous savez, madame, je n'avais jamais pris soin de moi. Jamais. Jamais je n'avais fait un soin du visage et j'ai envie de le refaire. Je me suis rappelée que moi aussi, j'avais le droit. C'est ça, c'est de leur ramener cette bulle de bien-être, ce cocon, qu'elles se rappellent qu'elles existent, qu'elles ont le droit à ça aussi.
Et c'est formidable.
C'est hyper touchant quand on t'écoute. Une autre question, parce que je vois que le temps avance. Depuis combien de temps la Fondation L'Oréal existe-t-elle ? Et est-ce que vous avez pour vocation de grossir, et donc notamment en termes de recrutement éventuel ?
La Fondation L'Oréal existe depuis 15 ans. On a trois axes d'activité. L'ombrelle chapeau, c'est l'empowerment des femmes. Et on a après deux axes historiques. Il y a l'axe science qui est en gros promouvoir la place des femmes en sciences. Parce qu'aujourd'hui, je ne sais pas si vous avez conscience, mais Les femmes sont peu représentées, surtout plus au monde dans la pyramide. C'est encore plus vrai que dans le reste de la société et c'est un enjeu pour le monde de demain. Parce que si la science, elle est faite par les hommes, le monde de demain, il est fait pour les hommes et pas par les femmes. C'est tous les problèmes qu'on connaît d'enjeu de les médicaments pas faits pour les femmes, l'endométriose, toutes les maladies dites de femmes qui ne sont pas du tout traitées, pas prises en cause. Donc c'est un vrai enjeu de société. On a tout un axe qui est une femme s'occupe. Moi, je vous parlais de beauté inclusive. On a un troisième axe qui s'appelle Femme et Climat. Là, c'est parce que vous savez, il y a le changement climatique, mais il s'avère que les premières victimes du changement climatique, c'est les femmes et les filles dans le monde.
Là, on travaille sur des projets pour permettre à des femmes d'avoir voix au chapitre et de proposer des solutions, parce que les femmes, souvent, ont des solutions, mais évidemment, surtout dans pas mal de pays du monde, elles sont peu voix au chapitre. On travaille sur des programmes pour que ces femmes-là soient plus visibles, pour les empower, même si je n'aime pas le terme, pour qu'elles puissent mettre en place des programmes de lutte contre le réchauffement climatique. Ce programme-là, il est récent. Ça fait un an et demi. Les deux autres programmes, ils étaient très vieux. Même le programme science, il est antérieur à l'existence de la Fondation. Celui-là, il est récent. Dans un sens, la fondation a grossi. Après, cet axe Femme et Climat, il est géré. Aujourd'hui, il y a une responsable qui le gère avec une chef de projet. Donc, on est sur des petites équipes. Ce n'est pas vrai dans toutes les fondations d'entreprises. Vous avez des fondations d'entreprises qui sont assez staffées. Il y a pas mal de gens dedans. Nous, ça n'aura jamais vocation à être très, très, très nombreux. Moi, je peux vous donner la taille de mon équipe. Il y a une assistante, deux responsables de projets, deux chefs de projets juniors et deux stagiaires.
J'adorerais qu'on soit un peu plus nombreux, mais je doute. Après, les fondations d'entreprises ne sont jamais non plus immenses parce que c'est des... Je ne sais pas si elles fonctionnent toutes comme en tout cas, la Fondation L'Oréal. Nous, on est des salariés de L'Oréal et L'Oréal, je ne peux pas dire quel est le terme administratif, mais en gros, nous prête à sa fondation d'entreprise pour opérer la Fondation d'entreprise. Mais du coup, ça a un coût pour l'entreprise, évidemment. Donc, on n'est pas tout petit, mais on n'est pas une grosse fonction en termes de nombre humain. Et sincèrement, je ne pense pas qu'on ait vocation à multiplier par deux les troupes. Ok, merci beaucoup.
Beaucoup. Et Nathalie te dit: Merci Pauline, très clair. Une dernière question, parce qu'on va arriver à la fin des 30 minutes, ça passe trop vite. Tu avais donné comme conseil: Si jamais des personnes veulent postuler à des fondations d'entreprises, donc le conseil de Qu'est-ce que je fais moi déjà à mon niveau ? Que ce soit ce que j'ai mis en place dans mon entreprise actuelle en termes de RSE ou à titre personnel, mon engagement dans une association, que tu es quelque chose que tu valorisais en entretien. On me demande s'il y a aussi des formataires informations particulières que les gens peuvent suivre pour avoir un profil qui va correspondre.
C'est une très bonne question. C'est une bonne question, honnêtement, je ne sais pas. J'imagine qu'il y a... Il doit en avoir, mais sincèrement, je n'en ai pas à ma connaissance. Autant sur la partie développement durable, il y en a beaucoup de plus en plus qui sont hyper formatrice, formateuses, bref, mais qui sont super et qui permettent vraiment de développer des hard skills en fondation d'entreprises, c'est une bonne question. Je ne saurais pas vous dire. En tout cas, je n'en ai pas vu sur les CV que j'ai vus passer. Du coup, je ne l'ai pas spécialement valorisé.
Effectivement, parce qu'on en avait déjà parlé ensemble, tu m'expliquais que c'est des métiers qui sont encore récents et donc les formations en université doivent être récentes. Et c'est vrai que je pense qu'à ce stade, c'est plus l'expérience terrain qui va pouvoir donner vos chances si vous voulez postuler dans une fondation d'entreprise. Une dernière question qu'on m'a posée, c'est: est-ce que vous avez besoin de parler anglais au quotidien ?
Ça dépend. Ça dépend de ce que vous faites. Une fondation d'entreprise, là, on va rentrer dans un truc un peu technique, mais fondation d'entreprise, normalement, il faut être sur une territorialité en France, parce que c'est un système français. Donc, j'ai envie de vous dire, au quotidien, a priori, non, parce que vous savez que... Je vais faire vite parce que je sais qu'on arrive à 100% de... Non, normalement, parce que quand vous êtes dans une fondation française, vous allez opérer des projets en France et du coup, vous serez sur du français pur. Après, il y a des cas un peu... Moi, c'est comme ça que j'arrive à faire à l'international, c'est que si c'est à répondre à une urgence sur le terrain, on peut faire de l'international. Et là, oui, parce que je vais parler moi avec mes filiales, enfin, avec les pays dans lesquels je suis à l'international. Et après, le Fonds pour les femmes, par exemple, l'autre volet dont je vous parlais, l'autre véhicule philanthropique dont on s'occupe, lui, ce n'est que des programmes quasiment à l'international. Donc oui, à partir de ce moment-là à l'international. Mais dans beaucoup de fondations d'entreprises, je pense que Il vous sera demandé d'être majoritairement français.
Super. Mille merci Pauline pour toutes tes réponses et pour ton temps.
Avec plaisir.
Merci à toutes et tous pour toutes vos questions. Je vois qu'on te dit merci dans le chat. Le live sera dispo en replay si vous voulez le revoir. Et si vous avez des questions pour Pauline, vous avez son nom qui s'indique Pauline Avenel-Lam sur LinkedIn ou surtout, vous n'hésitez pas sinon à contacter les chances pour pas spammer Pauline peut-être. Je vous mets mon adresse email et on pourra lui faire suivre vos questions si vous en restez encore après ce live. Et tu vois Pauline, merci mille fois. Passionnant. Votre métier répond à mes recherches. Tu as éveillé des vocations.
Écoutez, moi, je trouve que c'est le plus beau métier.
Merci beaucoup. Merci à tous.
Bonne journée.
Bonne journée. Au revoir.