Interview : Journaliste & Rédactrice en Chef | Chance.co

Transcription complète du "Live Métier en coulisse" avec Fabienne Bocaret, Journaliste & Rédactrice en Chef

Vidéo Youtube

Transcription complète

Clémence (Chance)

Bonjour à tous. Merci d'être avec nous pour ce live en coulisses de chance. Je vous prie de m'excuser pour le petit retard. On va commencer tout de suite. On a une petite demi-heure et je tiens à remercier très chaleureusement Fabienne, qui est avec nous. Fabienne a plein de casquettes, mais aujourd'hui, elle va nous parler de son métier journaliste et de rédactrice en chef. Mais je veux aussi que tu aies auteur. Bref, plein de choses. Le but, c'est évidemment d'écouter vos questions à tous. N'hésitez pas à utiliser le chat qui est en bas à droite avec la petite bulle. Et l'idée de ce live, c'est vraiment une conversation informelle. Je me ferai une joie de renvoyer vos questions vers Fabienne. Et avant de commencer, je me présente rapidement. Je suis Clémence, je suis cofondatrice de Chance et ravie d'être avec là d'être là avec vous aujourd'hui. Alors, c'est parti. Fabienne, peux-tu nous parler un petit peu de ton parcours, s'il te plaît ?

Fabienne Bocaret (Journaliste et rédactice en chef)

Oui, avec plaisir. Bonjour, bienvenue à toutes et à tous. Je suis donc Fabienne Bocaret, je suis rédactrice en chef de plusieurs magazines. Dont rebondir courrier cadre et l'officiel de la franchise. Et du coup, mon parcours est assez classique en termes de journalisme. C'est un métier que je voulais faire, on ne va pas dire depuis toute petite, mais depuis l'adolescence. Et donc, j'ai fait des études littéraires et après, j'ai J'ai fait Sciences-Po et une école de journalisme. J'ai fait une dizaine d'années ensuite dans la presse classique magazine quotidienne. J'ai alterné soit en étant à mon compte, soit en étant à des postes en rédaction. J'ai fait ça pendant une petite dizaine d'années. Et puis après, j'ai lancé un site, on aura peut-être l'occasion d'y revenir, qui s'appelle My Happy Job, sur le bien-être au travail, la qualité du vieux travail. Donc, j'ai été à mon compte pendant pas mal d'années et là, je suis à nouveau en rédaction depuis janvier au sein de ces idées média, du coup, pour diriger ces trois titres. Et un nouveau challenge et c'est très chouette.

Clémence (Chance)

Super, super. Alors à tous, n'hésitez pas pour commencer à nous dire pourquoi vous êtes là aujourd'hui avec nous. Qu'est-ce qui vous amène ? Est-ce que c'est une idée de reconversion de votre côté ou est-ce que vous-même, vous pratiquez ce métier, vous avez envie de poser des questions à Fabienne ? N'hésitez pas à nous dire, ça nous permettra d'un petit peu mieux ajuster ce live. Fabienne, tu disais que ce métier, c'était quelque chose que tu... Au journalisme, en tout cas, c'était quelque chose que tu savais vouloir faire depuis un moment. Qu'est-ce qui t'a amené à ça ? Pourquoi ce métier ? Qu'est-ce qui t'attire ?

Fabienne Bocaret (Journaliste et rédactice en chef)

Je suis très curieuse de nature. Je pense que ça joue beaucoup et j'adore, dans le journalisme, rencontrer beaucoup de gens, des gens que je n'aurais pas l'occasion, je pense, de rencontrer autrement. Ensuite, le sentiment d'être utile, c'est-à-dire quand on est journaliste, on se transmet. On est un petit peu comme une courroie entre l'information, les gens qu'on rencontre, quand on va faire des reportages, des et le lecteur. Il y a cette idée, cette envie d'être utile au plus grand nombre. Ça fait pas mal d'années maintenant que je suis spécialisée sur les sujets de travail. C'est vrai que quand on parle de reconversion, de sens au travail, de qualité de vie au travail, on aide aussi les gens à se sentir mieux dans leur job au quotidien. Donc c'est vrai que c'est très motivant.

Clémence (Chance)

Ça me parle beaucoup. Ça nous parle à tous chez Chance, en tout cas. Justement, je rebondis. Quel sens trouves-tu, du coup, aujourd'hui dans ta vie professionnelle ?

Fabienne Bocaret (Journaliste et rédactice en chef)

Se sentir Le sentiment d'utilité est très fort. Ensuite, le fait d'être en poste permet un bon équilibre de vie pro-perso avec du télétravail. Donc, j'avoue que ça compte aussi d'avoir, au-delà du sens dans mon travail, d'avoir une vie globalement qui me convient bien et qui m'épanouit oui, que le travail ne se fasse pas au détriment du reste. C'est aussi important pour moi. Et le sens, c'est vraiment ce sentiment d'utilité et de fierté de se dire que je suis très fière des magazines qu'on fait, des articles, d'avoir une équipe aussi. Parce que du coup, aujourd'hui, j'ai une casquette de manager et le fait d'avoir une équipe, là aussi, d'être dans la transmission, c'est très chouette. Et puis de pouvoir partager aussi, que ce soit avec le côté lecteur ou l'équipe. Ça fait partie aussi des choses qui sont importantes au quotidien.

Clémence (Chance)

Je On voit que dans nos participants aujourd'hui, on a pas mal de gens qui sont en contemple, en tout cas, la possibilité de se reconvertir. N'hésitez pas à poser vos questions sur le chat et moi, je me ferai une joie de les transmettre à Fabienne. Fabienne, du coup, quelles quelles ont été finalement les rencontres assez marquantes tout au long de ton parcours sur les différents choix que tu as pu faire ? Parce que tu as pas mal alterné comme tu viens de l'expliquer. Et en quoi ça a joué un rôle important pour toi ?

Fabienne Bocaret (Journaliste et rédactice en chef)

Les premières rencontres déterminantes, c'est les personnes que j'ai croisées lors de mes stages. C'est-à-dire que c'est elles qui m'ont encouragé, que ce soit dès le collège, lycée, mais après, les stages qu'on fait aussi quand on est en école ou au fur et à mesure qu'on prend les premiers postes. Je dirais que ça compte peut peut-être un peu plus parce que c'est eux qui vous donnent l'envie, vous encouragent, vous disent que c'est possible. Donc, ça ouvre pas mal de portes. Et ensuite, pas mal de rédactrices, pour le coup, en chef, qui m'ont marquée. Là encore, par exemple, la psychologie magazine Laurence Ravier, qui était une de mes rédactrices en chef, qui est quelqu'un que j'admirais beaucoup. Donc j'admire le travail et c'est des gens qui vous tirent vers le haut, qui du coup sont exigeants, mais qui, en même temps, sont bienveillants et vous amènent vers un peu plus, un peu plus haut. Et après, dans les rencontres, je dirais que toutes celles que j'ai fait aussi par My Happy Job, c'est-à-dire là, plutôt par rapport à cette expertise sur le monde du travail, fait que j'étais en contact avec beaucoup de DRH, de coachs, et du coup, ça nourrit.

Fabienne Bocaret (Journaliste et rédactice en chef)

Ça nourrit aussi énormément. Donc, au-delà, je dirais, du monde du journalisme, c'est aussi le sujet qu'on choisit. Et du coup, ces rencontres-là nous nourrissent aussi beaucoup.

Clémence (Chance)

Nous sommes des animaux sociaux. Dans les participants, comme je disais, il y a pas mal de gens qui réfléchissent à se reconvertir. Notamment, Dimitri parle d'immersion. Est-ce que tu as un conseil pour éventuellement faire de l'immersion, pour essayer de mieux appréhender ce métier ? Quel serait le meilleur moyen ?

Fabienne Bocaret (Journaliste et rédactice en chef)

Je pense que les stages... Après, il y a pas mal de sites aujourd'hui qui permettent de tester, de faire des stages de découverte. Si vous êtes bien évidemment dans une formation, c'est plus facile d'avoir la fameuse convention, mais je pense que le volet stage est vraiment intéressant parce qu'au-delà d'observer, on voit la vie concrètement. C'est-à-dire que moi, ce qui m'a beaucoup aidé aussi et donné l'envie, c'est d'aller suivre des journalistes, faire une interview en conférence, reportage et de voir concrètement c'est quoi le métier par rapport à l'idée, l'image qu'on s'en fait. Il y a aussi beaucoup de choses qui se passe au bureau, devant un ordinateur ou en télétravail. Il ne faut pas forcément imaginer que le reporter Tintin qui va à droite, à gauche, au bout du monde. En tout cas, ce n'est pas le quotidien de tous les journalistes. Ensuite, si on n'a pas l'opportunité de faire tout de suite un ou en tout cas de passer des journées dans une rédaction, n'hésitez pas à contacter des journalistes pour prendre un café pour découvrir selon la spécialité qui vous intéresse, que ce soit le sport, la culture ou l'actu. Du coup, les quotidiens divergent parfois beaucoup.

Fabienne Bocaret (Journaliste et rédactice en chef)

Donc, c'est aussi intéressant d'aller vraiment discuter avec les professionnels qui vous intéressent.

Clémence (Chance)

Qui dit stage dit être étudiant, forcément. Il y a pas mal de questions sur la formation qui te semble un port intéressant de faire. Est-ce qu'il faut faire nécessairement un cursus un peu classique ou est-ce qu'il y a des formations courtes maintenant qui émergent et qui sont considérées comme quali ? Quel serait ton conseil là-dessus ?

Fabienne Bocaret (Journaliste et rédactice en chef)

Je dirais que ça dépend si on parle à des jeunes étudiants ou des gens qui ont le bac et qui vont choisir leurs études ou des personnes en reconversion. Je dirais que la voie classique des écoles de journalisme reconnues, oui, ça reste une voie importante parce qu'il y a le réseau, parce qu'il y a les bons profs. Après, vous avez beaucoup de choses aussi aujourd'hui, par exemple en alternance, je pense au CFPJ, à l'IPJ. Pour vous donner mon exemple aussi concret, moi, j'ai fait cinq ans d'études en ayant un master à Sciences Po. C'est très bien, ça fait du réseau, j'ai appris énormément de choses, mais je n'avais toujours pas connu vraiment le terrain et je n'avais pas envie de faire une école de journalisme classique derrière encore et de me dire que j'allais faire que des stages encore pendant deux ans. Donc, j'ai fait le CFPJ en alternance, ce qui m'a permis d'avoir un contrat pro pendant deux ans, donc un premier CDD, de bosser, de me faire mon réseau et d'être en parallèle au CFPJ qui est une très, très bonne école rue du Louvre. Donc, d'avoir les deux. Je dirais qu'il ne faut pas aujourd'hui, et encore plus aujourd'hui qu'à l'époque, renier le côté alternance qui peut vous permettre aussi de bifurquer et de connaître le terrain.

Fabienne Bocaret (Journaliste et rédactice en chef)

Après, il y a des formations courtes. Il existe aussi des IUT ou des DUT. Il ne faut pas penser qu'il y a forcément besoin de cinq ans d'études derrière non plus. Ça dépend aussi de quelle spécialité vous voulez faire. Un journaliste scientifique, je dirais qu'avoir un background d'études scientifiques, ça peut être utile. Donc, au-delà du journalisme, c'est aussi qu'est-ce que vous avez envie de faire comme spécialité derrière.

Clémence (Chance)

C'est peut-être quelque chose d'ailleurs à prendre en compte quand on est en reconversion, de... Je n'arrive pas à trouver mes mots, mais à reprendre ses acquis et peut-être réutiliser ça dans sa nouvelle vie de journaliste sur la base de ce qu'on connaît déjà. Ça peut être une vraie santé.

Fabienne Bocaret (Journaliste et rédactice en chef)

Tout à fait. Parce que si vous voulez, par exemple, je ne sais pas, selon l'expérience que vous avez, mais si vous êtes ancienne RH où vous avez une expérience dans le monde du travail, aller travailler pour des titres vraiment qui peuvent être pro ou en tout cas liés à ces questions-là, c'est un vrai plus. C'est-à-dire que vous allez vraiment... C'est pour ça que, par exemple, on voit aussi beaucoup de sportifs qui deviennent journaliste sportif. L'expérience nourrit forcément et du coup, on a des choses, un regard à apporter que d'autres n'auront pas. Donc oui, votre première vie pro vous sera forcément utile et il faut capitaliser dessus.

Clémence (Chance)

Et dans ton expérience, tu as eu beaucoup de personnes qui étaient en de reconversion, justement, que tu as pu croiser en tant que journaliste aujourd'hui ?

Fabienne Bocaret (Journaliste et rédactice en chef)

Plutôt des gens qui ont créé soit leur propre podcast ou leur propre site, c'est-à-dire peut-être moins dans les médias classiques, en tout cas à ma connaissance personnelle, mais par contre, plus des gens qui ont innové et fondé, oui, soit leur propre site, soit leur podcast, leur émission et qui, du coup, se sont fait un chemin aussi comme ça. Alors, peut-être pas dans le côté très classique et institutionnel du monde des journalistes avec carte de presse, mais en tout cas dans cet environnement beaucoup plus global. Et là, oui, je pense qu'il y a clairement une place à prendre parce qu'à partir du moment où on a un sujet qui nous tient à cœur, qu'on incarne aussi par rapport à son parcours, le Web est quand même un formidable terrain de jeu pour se faire son audience soi-même et du coup, réussir aussi à capitaliser là-dessus.

Clémence (Chance)

J'ai vu, je crois, justement, un participant qui réfléchit à lancer un podcast. Donc, si tu nous entends, voilà. Une question que se posent beaucoup de gens qui, forcément, réfléchissent cette possibilité ou cette reconversion, c'est la journée un peu type, comme tu disais, ce n'est pas forcément Tintin tous les jours. Non. Peut-être pas cette journée, mais semaine, c'est: est-ce que tu as beaucoup de déplacements ? J'imagine que peut-être parmi nos Comment ça dépend ? Certains ont des familles. J'imagine encore une fois, ça dépend un petit peu de la spécialité, mais quel est ton avis là-dessus ?

Fabienne Bocaret (Journaliste et rédactice en chef)

Déjà, ça dépend de la spécialité. Par exemple, vous êtes journaliste sportif, vous allez être mobilisé les soirées ou le week-end. Les compétitions de sport ont lieu principalement le week-end, donc c'est vraiment quelque chose à avoir en tête. Ça dépend aussi si vous allez aller plutôt vers un site d'actu ou un quotidien, par exemple, un hebdo, un mensuel. Du coup, ça va aussi jouer. C'est-à-dire que plus on va être dans un rythme d'actu au quotidien, si vous travaillez pour le Parisien, oui, vous risquez d'aller à droite, à gauche et de bouger aussi plus. C'est ce que certains recherchent et c'est très bien. Et puis, il y a aussi des moments où, il faut vous dire, dans votre vie, ça va aussi évoluer. Il y a des moments où on est très content d'être indépendant, d'autres, on est très content d'être en rédaction, d'avoir des gens autour. Donc, ça varie. Moi, Géanté, personnellement, je gère des magazines qui sont ce qu'on appelle bimestriels, c'est-à-dire qui sortent tous les deux mois. La particularité, c'est qu'il y a trois magazines, donc ça fait trois bouclages qui arrivent assez fréquemment, plus les sites Internet. On a la particularité d'être ce qu'on appelle bimédia On gère le quotidien du Web et les magazines.

Fabienne Bocaret (Journaliste et rédactice en chef)

Pour vous donner concrètement une idée, là, nos journées, c'est les articles pour le Web, par exemple, de cette semaine, mais je travaille déjà sur les numéros de cet été qu'on est en train de boucler et on est en train de penser le sommaire de la rentrée. Donc, il y a une gymnastique aussi à avoir sur différentes temporalités. Je dirais que mes semaines sont rythmées par les conférences de rédaction qu'on fait en interne pour les magazines, pour le Web, par mes enregistrements, par exemple, de podcasts, les webinaire aussi que je fais. Et ça, c'est chouette quand on est bimédia parce qu'on a un terrain de jeu qui est un peu pas que de l'écrit, donc c'est aussi très cool. Après, moi, par rapport à mes sujets sur le monde du travail, on a des conférences auxquelles on assiste. On peut faire des interviews aussi en présentiel. Il n'y a pas que la visio ou le téléphone. Mais c'est vrai que je vais être moins en déplacement que quelqu'un qui va être sur une rubrique étranger ou quelqu'un qui va être en tourisme ou en déco et qui va se balader à droite, à gauche. Donc, je dirais que ça dépend aussi de votre thématique.

Fabienne Bocaret (Journaliste et rédactice en chef)

Et par exemple, moi, quand j'étais journaliste indépendante, j'adorais choisir des sujets, partir à l'étranger une semaine ou deux et me dire que c'était à la fois une partie vacances, une partie boulot et j'arrivais à caser des articles pour trois, quatre magazines, par exemple. Et du coup, on arrive à avoir un rythme sympa. Donc, c'est aussi modulable selon ce que vous avez envie.

Clémence (Chance)

Une question un peu difficile que les participants n'ont pas posée eux-mêmes, mais que je vais la faire quand même. À savoir dans quel cas tu penses que ce n'est pas forcément une bonne idée de faire ce métier ? Qu'est-ce qui seront les choses aussi peut-être moins glamour ? Parce que journaliste, c'est un métier qui fait rêver plein de gens. Qu'est-ce que tu dirais ?

Fabienne Bocaret (Journaliste et rédactice en chef)

Qu'est-ce qui fait moins rêver ? Moi, je suis vraiment passionnée par ce métier, donc je ne vais pas être forcément très, très, je l'avoue, très, très objective. Mais oui, par contre, ce n'est pas facile. C'est-à-dire que quand je vous raconte, par exemple, la vie quand on est indépendant, le boulot, vous tombe pas dessus. Il faut se faire connaître, il faut proposer beaucoup, se prendre beaucoup de vent, beaucoup de porte, beaucoup de gens qui vont vous dire: Non, on n'a pas besoin. Non, ça, on l'a déjà fait. Donc, il ne faut pas se décourager. C'est quand même un milieu qui a beaucoup aussi évolué. Moi, j'ai démarré du coup, premier poste en 2006. Internet émergeait. Aujourd'hui, on a un métier qui va être parfois beaucoup plus technique. Le Web, on va vous demander de savoir maîtriser le SEO, d'avoir des compétences un peu différentes et pas que de savoir écrire. Donc, il y a aussi une partie peut-être qui peut paraître, je ne sais pas, fastidieuse quand on doit maîtriser aussi des logiciels ou des choses comme ça, même si ça reste quand même tout à fait maîtrisable. C'est un métier aussi où, selon où vous êtes, vous pouvez être très pris dans l'actu, donc très pris par le temps, une sensation peut-être aussi d'immédiateté, mais quand on aime ce qu'on fait, ça passe quand même assez bien.

Fabienne Bocaret (Journaliste et rédactice en chef)

Par contre, il faut vous dire aussi que c'est un métier qui peut être précaire si on est à son compte le temps de se faire connaître. Il ne faut pas idéaliser dans le sens de vous dire: Ça va venir et il y a besoin. Moi, je sais que les stages, les piges, tout ça a fait que ça s'est construit au fur et à mesure et qu'il faut peut-être un peu de patience au début, sauf à, là encore, je vous disais, lancer son site, son podcast et que ça prenne et c'est un peu différent par rapport à être journaliste indépendant ou en rédaction.

Clémence (Chance)

Il y a justement une question sur le niveau de salaire au début, puis au bout de cinq ans. Encore une fois, ça doit être très divers en fonction du type de média et du sujet. Oui. Tu parlais de précarité au départ, c'est-à-dire ?

Fabienne Bocaret (Journaliste et rédactice en chef)

Quand vous êtes journaliste pigiste, indépendant, par exemple, vous allez être payé à l'article, au feuillet. C'est-à-dire à la taille de l'article. Il y a une grille qui est légale par rapport au métier de journaliste, mais il y a aussi aujourd'hui des sites Internet où vous allez être payé 30 € l'article et on va vous demander en facture et puis en fiche de paye comme des journalistes classiques. Du coup, Il faut être conscient qu'aujourd'hui, dans les tarifs, on peut vous proposer tout et n'importe quoi. Moi, j'ai vu de passer de tout, par exemple, pour du web. C'est aussi vous dire: Moi, comme tout indépendant, qu'est-ce que j'estime par rapport au temps passé ? Non, je ne vais pas brader forcément mes tarifs. Peut-être au début, si on a besoin de vraiment démarrer, mais travailler gratuitement à ses limites, on n'est pas bénévole. Après, par contre, quand vous rentrez dans les rédactions, il y a des grilles de salaire avec votre ancienneté. Par exemple, la carte de presse donne au bout de 5 ans, 10 ans, des augmentations automatiques selon si vous êtes rédacteur, après chef de rubrique, après rédacteur en chef. Donc tout ça est aussi assez cadré.

Fabienne Bocaret (Journaliste et rédactice en chef)

C'est pour ça que j'aurais un peu de mal au démarrage à vous dire combien, parce que si vous êtes un freelance qui cartonne, vous allez peut-être avoir des super mois. Peut-être que le freelance qui cartonne, il va avoir six mois de l'année où il va très bien bosser. Par contre, je lui dis: Yaourt, ça va être super calme, donc les revenus vont baisser, donc ça va être plutôt de moyenne à l'année. Donc c'est un petit peu variable aussi. Je dirais que j'ai un peu de mal à donner un seuil minimum ou garantie. Ça peut être très variable. Si vous interviewez deux journalistes indépendants, je pense que selon l'expérience et pour qui on travaille, ça peut vraiment varier.

Clémence (Chance)

Bien sûr. On a une question d'Emmanuel. Sur les relations que tu as avec les personnes qui te partagent des informations, des sujets qu'elles aimeraient que tu traites. Comment ça se passe et comment tu les approches ? Comment ils t'approchent ?

Fabienne Bocaret (Journaliste et rédactice en chef)

Il y a les deux. C'est-à-dire qu'il y a notre principal intermédiaire, c'est les attachés de presse, donc qui vont faire les relations de presse d'entreprises, de personnes. Quand il y a des livres qui sortent, des maisons d'édition vont nous contacter en présentant leur programme. Donc, à nous de voir si ça fait écho. Des entreprises qui vont nous donner leurs actualités. Ça peut être, je ne sais pas, des enquêtes, des sondages qui sont sortis. On reçoit énormément de mails. On est aussi très sollicité par téléphone. Et après, c'est à nous de choisir par rapport à la ligne éditoriale du site ou du magazine pour lesquels on travaille. Je pars du principe qu'il n'y a toujours jamais aucune obligation. C'est-à-dire que moi, si ça ne fait pas sens pour moi, non, je ne vais pas en parler dans Courrier 4. Il faut que ça réponde, par exemple, pour vous donner un exemple concret, rebondir s'adresse aux personnes en reconversion comme magazine. Il faut que je me mets à la place de mon lecteur, il faut que l'info soit pertinente. C'est vraiment le choix principal. Après, ça nous arrive aussi d'aller chercher bien évidemment de l'info. À force, là aussi, de tisser son réseau, on est parfois au courant d'infos avant les autres parce qu'on connaît très bien aussi ce milieu-là.

Fabienne Bocaret (Journaliste et rédactice en chef)

Donc, plutôt quand vous êtes très spécialisé, oui, on arrive à avoir des infos un peu autrement. Sinon, il faut aussi aller chercher les infos. Linkedin, par exemple, sur le monde du travail, aujourd'hui, me sert comme une source pour voir des tendances, pour voir des intervenants, des experts. Je dirais qu'il y a plein de sources. Et après, c'est à nous de choisir qui nous semble le plus pertinent. Et puis, pour pas toujours non plus avoir toujours les mêmes experts, souvent en masculin, et pour au contraire avoir de la diversité. Et c'est aussi notre job.

Clémence (Chance)

Hervé. Justement, vous parliez de sollicitation. Pardon, tu. Qu'est-ce qui m'est arrivé ? C'est des journées qui ont l'air très intenses en contact. Charlotte demande d'ailleurs à quel point vous êtes sollicitée. Tu es sollicitée, qui m'est arrivé ? E-mail, téléphone, etc. Ça a l'air d'être beaucoup.

Fabienne Bocaret (Journaliste et rédactice en chef)

J'avoue que, par exemple, le point noir, moi, c'est ma boîte mail où Je ne suis jamais, jamais, jamais à jour. Parce que du coup, on a beaucoup d'informations qu'on ne demande pas et qu'on reçoit. Donc c'est vrai que la boite mail a souvent tendance à déborder. Après, on arrive, et c'est important aussi, à avoir du temps. En tout cas, moi, j'essaie de le faire pour écrire. Donc des fois où on va couper les notifications pour pouvoir écrire. Moi, avec l'équipe aussi à gérer, on est aussi beaucoup sollicité en interne et c'est normal comme tout manager. Donc, il faut réussir. Moi, ce que je fais, c'est que généralement, par exemple, le jeudi, je sais que je suis au bureau avec les conférences de rédaction, c'est ce jour-là où moi, typiquement, je ne prévois pas d'écrire, par exemple. Par contre, le vendredi, je suis plutôt en télétravail, du coup, je vais écrire sur ces journées-là et peut-être avec moins de rendez-vous et moins de visios. Je vais préférer caler quand je mes rendez-vous le même jour ou la même matinée pour ne pas en avoir tous les jours en continu. C'est aussi comment on s'organise. Et j'avoue que je ne réponds pas non-stop à mon téléphone non plus.

Fabienne Bocaret (Journaliste et rédactice en chef)

Du coup, si c'est important, les gens me laissent un message et je rappelle. C'est aussi se préserver pour pouvoir avancer sur nos priorités à nous aussi et pas être que dans la réaction et dans répondre aux sollicitations, sinon je ne ferais que ça.

Clémence (Chance)

Une question Intéressant aussi. Merci Dimitri. Il y a journaliste et évidemment, ça demande un petit peu de pratique et d'expérience et de diplôme, potentiellement, mais est-ce que tu as d'autres métiers dans la sphère qui ne demandent pas forcément de qualification ou moindre ? Peut-être d'autres métiers où on n'y penserait pas comme ça, naturellement, parce que journaliste, c'est assez... Dans tes équipes, est-ce qu'il y a des personnes autour ? Dimitri proposait par exemple assistant journaliste. Est-ce que c'est quelque chose qui existe ?

Fabienne Bocaret (Journaliste et rédactice en chef)

Assistant journaliste, non. Après, on commence rédacteur ou journaliste indépendant. Après, dans les métiers, un petit peu, si on ne peut pas ou on ne veut pas aller dans la presse classique, il faut vous dire aussi que, par exemple, il y a beaucoup de... Je pense aux mairies, je pense aux conseils généraux régionaux qui ont des magazines aussi pour la vie locale. Et c'est aussi intéressant, je dirais, de ne pas forcément être que dans de la presse qu'on trouve en kiosque. Donc, ça peut être aussi un autre moyen de se dire: Aujourd'hui, il y a aussi de plus en plus d'entreprises qui créent leur propre magazine. Pour vous donner des exempements que je connais dans mon monde, Malakoff, par exemple, a un site qui s'appelle le Compteur des nouvelles entreprises, qui est très intéressant sur le monde du travail. Vous avez Swile qui a lancé aussi son média. Je dirais qu'il y a des choses un petit peu alternatives où là, vous allez pas être journaliste avec carte de presse classique, mais vous allez écrire, faire des des interviews aussi. Donc, je dirais qu'il y a les compétences qui peuvent être un peu transverses à d'autres métiers qui vont peut-être être un peu plus dans la communication ou le marketing.

Clémence (Chance)

Noémie parle du métier de documentaliste, par exemple. Est-ce que c'est une voie d'entrée intéressante pour peut-être même à terme devenir journaliste ?

Fabienne Bocaret (Journaliste et rédactice en chef)

En voie d'entrée, je ne suis pas certaine. Par contre, c'est un métier, oui, qu'on trouve, je pense, un peu de moins en moins, hélas, dans les groupes de presse. Je vais faire un peu ma vieille, mais quand j'ai commencé en stage, je me souviens qu'on pouvait appeler le service documentation et qu'on nous amenait des gros dossiers sur telle thématique. Aujourd'hui, à l'heure d'Internet et des recherches en ligne, des moteurs de recherche, même quand on cherche dans les articles d'un journal, je pense que c'est des métiers qui existent un petit peu moins. Par contre, dans les métiers autour des journalistes, vous avez des maquettistes. Moi, je travaille beaucoup avec notre directeur artistique qui fait toutes les maquettes, donc c'est un peu différent, métier plutôt créa et visuel. Vous avez les secrétaires de rédaction qui, eux, vont relire, vont être vraiment dans la relecture des des papiers, grammaire, orthographe, typo, qui vont checker que tout va bien. Vous avez différents échelons après au sein de la rédaction. Vous allez aussi dans certains Selon la taille de la rédaction, il peut y avoir aussi des icônos, des gens qui vous cherchent les visuels. Il y a toute une équipe aussi autour.

Fabienne Bocaret (Journaliste et rédactice en chef)

Il n'y a pas en effet que des journalistes. On ne travaille pas que nous ensemble au quotidien, mais c'est vrai que c'est des métiers qui peuvent, selon la taille des équipes. Et quand vous êtes dans un gros quotidien, oui, il y a tout ce monde-là. Quand vous êtes dans des magazines peut-être un peu plus petits, on a tendance à pas forcément être au complet sur tous les postes.

Clémence (Chance)

Oui, et faire du multi-cascades, j'imagine.

Fabienne Bocaret (Journaliste et rédactice en chef)

Exactement.

Clémence (Chance)

C'est super. Fabienne, un immense merci parce que c'était énormément d'infos en assez peu de temps. À tous. J'espère que vous avez pu avoir des réponses satisfaisantes. Il y aura un replay de ce live. Et si d'autres questions, n'hésitez pas à contacter Chance directement. On essaiera de faire au mieux pour vous y répondre. Merci infiniment, Fabienne, pour ton temps.

Fabienne Bocaret (Journaliste et rédactice en chef)

Avec grand plaisir et bravo pour cet événement, c'est très chouette de le partager.

Clémence (Chance)

C'est top. Merci Fabienne, à très bientôt.

Fabienne Bocaret (Journaliste et rédactice en chef)

À bientôt, bonne journée.