Interview : Psychologue & Psychothérapeute | Chance.co

Transcription complète du "Live Métier en coulisse" avec Géraldine Arnold, Psychologue & Psychothérapeute

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Transcription complète

Carole (Chance)

Bonjour à tous, on attend Géraldine. Je suis Carole de Chance. On va juste vérifier qu'elle est bien connectée. En attendant, Géraldine, je veux bien, pour qu'elle se situe quand elle va arriver, que vous précisiez dans le chat dans quelle région vous êtes ou quelle ville, pour qu'elle puisse voir d'où sont les différentes personnes qui sont dans le public. Géraldine, vous êtes là ? On ne vous entend pas, j'aurais dit. Beaucoup d'entre vous, vous êtes à Paris, en région parisienne, Suisse, 49 85, Hérault, Nantes. Super. Marseille est là aussi. Strasbourg. On attend quelques minutes. J'ai Jéraldine qui apprend mes connexions. Annecy. Génial, elle va arriver. Super. Merci Jéraldine. Bonjour. Merci d'être avec nous. On a cette conversation cette semaine, exceptionnelle, qui s'appelle la semaine en coulisses, pour faire découvrir justement les coulisses de certains métiers. C'est toute une semaine et c'est le lancement aujourd'hui. On a beaucoup de personnes qui participent à votre live et ils vont pouvoir poser toutes leurs questions dans le chat. Dans le chat, j'ai posé la question de dans quelle région les personnes qui nous écoutent se situent, donc vraiment dans toute la France et en Suisse. Géraldine, tu voulais juste commencer par une première question. Est-ce que vous pouvez nous expliquer la différence entre un psychologue, un psychoanalyste, un psychanalyste et un psychiatre ? En introduction.

Géraldine Arnold (Psychologue et Psychothérapeute)

Déjà, la différence la plus simple, c'est de différencier le psychiatre et le domaine de la psychologie, puisque tout ce qui touche à la psychiatrie, on va être sur du domaine médical. C'est des études de médecine avec une spécialisation en cours de médecine. C'est un médecin qui va prescrire. Les séances vont être remboursées par la sécurité sociale. Ensuite, le terme de psychothérapeute, il est réglementé à ceux qui sont psychologues, qui clinicien qui ont fait un domaine de psychopathologie et aux psychiatres uniquement. Donc, pour être psychothérapeute, il faut faire de la psychothérapie. Un psychologue, il va faire automatiquement de la psychothérapie parce qu'il est dans l'échange quand il reçoit ses patients. Un psychiatre peut uniquement recevoir ses patients pour des diagnostics, pour renouveler des ordonnances, mais pas forcément engagé de thérapie, même s'il peut utiliser le titre. Donc lui, il va choisir d'utiliser ou pas le titre de psychothérapeute. Et actuellement, ce qu'on repère, c'est que de moins en moins de psychiatres font de la thérapie. Il y a tellement de demandes de soins que nous est réorienté en libéral la plupart du temps. Ensuite, on a le domaine... Le titre de psychothérapeute, il est vraiment très réglementé aux deux professions uniquement.

Géraldine Arnold (Psychologue et Psychothérapeute)

C'est vrai que moi, j'encourage vraiment le public à des fois demander à discuter de ça parce qu'il a pu être utilisé auparavant avec des formations en coaching ou en thérapie de bien-être, sauf que maintenant, il est très réglementé. Les nominations ont changé. On a des psychopédagogues, on a des psycho praticiens. Ça Ça a bougé, mais maintenant, le titre de psychothérapeute, il est vraiment bien encadré. Ensuite, psychanalyste, c'est encore une chose, puisque pour être psychanalyste, il faut soi-même avoir fait une analyse didactique, ce qu'on appelle. Mais ce n'est pas un diplôme d'État, contrairement à la psychologie ou aux études de psychiatrie en médecine. Il y a un doctorat en psychiatrie, il va y avoir un master 2 en psychologie. Psychanalyste, on est soit sur des formations, il y a des écoles de psychanalyse, soit vraiment, il faut avoir soi-même fait une analyse didactique, un travail sur soi, vraiment pousser pour après, soi-même être psychanalyste. Sachant que la différence, c'est que psychanalyste, on peut la plupart du temps, on peut être allongé, c'est-à-dire qu'on n'a pas en visuel le thérapeute. Parce qu'au lieu de raconter à quelqu'un, on va se raconter. Donc, on n'a pas la même façon de parler et pas la même façon d'accéder au processus inconscient.

Géraldine Arnold (Psychologue et Psychothérapeute)

Mais maintenant, beaucoup de psychanalistes fonctionnent aussi en face à face. Donc, ça va dépendre un peu de la personne que vous avez en face après.

Carole (Chance)

D'accord. Donc, concrètement, il y a trois métiers. On a tendance à mettre quasiment plein de choses sur le même chapeau, mais il y a trois métiers très distincts avec des métiers qui sont sujets à des longues études de médecine, un métier de psychothérapeute qui nécessite d'aller jusqu'à un master 2, c'est ça ? Oui. Et psychanalyste qui est un métier qui nécessite d'avoir suivi une psychanalyse soi-même ou d'avoir une formation de psychanalyste, mais vraiment trois métiers très différents. Et ceux qui sont réglementés, c'est psychothérapeute et psychiatre.

Géraldine Arnold (Psychologue et Psychothérapeute)

Voilà, avec des bonnes étapes.

Carole (Chance)

Vous, vous êtes psychologue clinicienne et psychothérapeute. Déjà, une Première question dans le chat. Quelle est votre spécialité ? Avec combien de temps exercez-vous ?

Géraldine Arnold (Psychologue et Psychothérapeute)

Moi, je suis diplômée depuis 2009, donc 14 ans. Je Je suis spécialisée en psychologie clinique, psychopathologie et santé mentale. Ça, c'est un bien grand mot qui regroupe... Je suis spécialisée dans l'étude du psychisme et dans les troubles du comportement et de la personnalité, que ce soit de l'enfant, de l'adolescent ou de l'adulte.

Carole (Chance)

Justement, une question sur des termes puisqu'on est dans ce début de conversation sur les termes psycho-praticien. Qu'est-ce que c'est ?

Géraldine Arnold (Psychologue et Psychothérapeute)

C'est-à-dire que c'est des personnes qui ont fait des formations en psychologie sur des centres de formation privés, mais pas réglementés par l'État, donc en de la faculté. Qui vont faire des formations plus ou moins poussées, mais qui ne vont pas sur cinq ans d'études. Ils vont nous dévoiler des formations de la psychopathologie du développement humain. Mais on n'a pas cette formation des fois plus poussée en psychopathologie, donc tous les troubles, toute la pathologie du développement de l'être humain. Ce n'est pas la formation.

Carole (Chance)

Vous, vous n'avez pas fait de reconversions, vous avez toujours été dans votre spécialité, si j'ai bien compris, vous avez toujours exercé ce métier. C'est intéressant pour que tout le monde comprenne les coulisses de ce métier, que vous nous parliez des choses que vous aimiez le plus, soit dans votre quotidien, soit dans votre carrière, depuis 14 ans, ce que vous aimez le plus et les choses que vous trouvez un peu plus contraignantes ?

Géraldine Arnold (Psychologue et Psychothérapeute)

Ce que j'aime le plus dans ce métier, c'est qu'il y a la possibilité vraiment de diversifier sa pratique. Moi, ce qui m'a toujours intéressé, c'est de ne pas être enfermée dans une seule façon de pratiquer ou rencontrer uniquement certaines problématiques. Moi, j'ai eu un parcours assez varié, c'est-à-dire que j'ai pu travailler en psychiatrie adulte, en pédopsychiatrie, sur des centres de consultation ou carrément à l'hôpital psychiatrique. J'ai pu travailler dans des EPAD, aussi sur des services d'hospitalisation à domicile, puisqu'après, moi, je me suis aussi spécialisée en soins palliatifs. En fait, c'est un métier où avec un même diplôme, on a différents champs. On a tout le champ du social, tout le champ de la santé, tout le champ du médico-social, le handicap psychologique. En fait, c'est très diversifié. Moi, j'ai tout: adulte, enfant. Après, on va voir ce qui nous fait un peu plus vibrer. Aussi, après, la possibilité concrète de Moi, ce qui me faisait vibrer, c'est les enfants. Et puis après, concrètement, au moment de commencer, il n'y a pas d'ouverture, donc j'ai fait les personnes âgées. Mais après, on découvre toujours des pratiques différentes. Maintenant, je suis en libéral, c'est encore une autre pratique.

Géraldine Arnold (Psychologue et Psychothérapeute)

Donc, en C'est un métier très riche, déjà, en termes de diversifier plusieurs spécialisations, plusieurs terrains de champs d'action. Et après, ce qui est passionnant dans ce métier, c'est qu'on apprend des autres, contrairement à ce qu'on peut imaginer. Quand on a cinq ans d'études, on est loin de tout savoir et on ne saura jamais tout sur l'être humain parce qu'on apprend une base théorique. Et comme toujours, la théorie est très loin de la pratique. Donc, c'est le patient qui va nous enseigner, qui va nous faire découvrir un peu certains aspects de sa personnalité qu'on n'a pas étudié. C'est très enrichissant, aussi humainement, parce que dans ce métier, on va apprendre aussi sur soi. Je pense qu'on ne fait pas ce métier de psychologue par hasard. C'est-à-dire que, et c'est en ça aussi des fois que je mets les points de vigilance sur les stagiaires, c'est-à-dire quand on s'engage sur ce versus-là, on vient aussi souvent côtoyer tous les jours la souffrance de l'individu. Ce n'est pas n'importe qui qui s'oriente vers ce parcours-là. Donc, il faut aussi prendre très vite conscience et très vite travailler sur soi de qu'est-ce qui fait qu'on vient côtoyer ça parce que souvent, ça vient faire écho à une histoire personnelle.

Géraldine Arnold (Psychologue et Psychothérapeute)

La souffrance de l'autre ne vient pas faire résonner la nôtre par hasard. Après, les, c'est qu'on côtoie la misère humaine et l'horreur humaine aussi dans Beaucoup plus en libéral qu'en institution, parce qu'on ne peut pas être psychothérapeute en institution. On accompagne les gens, on fait du soutien, mais on ne va pas faire travailler les gens sur soi. Ce n'est pas cette demande-là. On peut côtoyer des choses assez lourdes. Je le dis assez couramment, mais un patient sur deux va avoir des abus sexuels. C'est une réalité quand même assez effrayante à rencontrer. On va côtoyer des scénarios de vie, des fois tragiques et horribles.

Carole (Chance)

Justement, vous avez touché une question qui a été posée tout à l'heure dans le chat sur l'empathie ou la sensibilité. Est-ce que des personnes qui auraient peut-être beaucoup trop de sensibilité ou trop d'empathie pourraient être bloquées, auraient du mal à exercer ce métier s'ils l'envisageaient ?

Géraldine Arnold (Psychologue et Psychothérapeute)

Pour moi, il n'y a pas forcément de prérequis de base puisque tout doit se travailler quel que soit. Bien sûr, si on est hermétique à l'autre, ça, ça va poser problème. Mais en fait, tant qu'on est sur de la sensibilité ou de l'hyper sensibilité, sensibilité un peu excessive, moi, je pars du principe qu'on vient avec qui on est. Après, on va vite voir aussi si ça correspond avec ce qu'on peut donner de soi à l'autre. Mais tout se travaille surtout. C'est-à-dire que pour moi, ces études-là, ce n'est pas seulement on va apprendre de la théorie, mais presque pour moi, un bon psychologue va être celui qui travaille sur soi déjà très, très tôt pour justement percevoir ses limites. Parce que plus on se connaît, plus on va percevoir aussi les limites de là où on peut aller et là où on ne peut pas aller. Si on ne connaît pas ça, bien sûr qu'on va s'engouffrer dans des situations avec ce qu'on appelle le transfert. Donc, on va se soigner soi ou on va entendre des choses par rapport à sa propre histoire de vie. On va dire au patient ce qu'on ferait à sa place avec des dérives où il faut se dire que l'autre est vulnérable.

Géraldine Arnold (Psychologue et Psychothérapeute)

Et quand on va voir le psy, C'est toujours compliqué encore à déconstruire cette idée, mais le psy, il est positionné comme celui qui va savoir pour nous ce qu'il faut faire. Donc, attention de comment on se positionne.

Carole (Chance)

Justement, est-ce que vous pouvez vulgariser les termes de transfert et même de superviseur pour la psychologie ? Je n'ai pas compris, pardon. Est-ce que vous pouvez nous expliquer pour tout le monde le terme de transfert et de superviseur ?

Géraldine Arnold (Psychologue et Psychothérapeute)

C'est-à-dire que quand on entend quelqu'un nous parler, spontanément, on s'en fait une représentation. On pense avoir compris. On peut le tester au quotidien. C'est-à-dire que quand quelqu'un nous parle, on s'en fait de suite une représentation mentale. On pense avoir compris. Oui, ça, il y a peut-être C'est-à-dire qu'on voit déjà le scénario, les explications possibles, les portes de sortie, ce qu'il faudrait faire. Et ça, ce point d'écoute et ce point d'analyse du discours de l'autre que l'on écoute, il vient se faire par rapport à nos propres résonances émotionnelles, mais par rapport à notre propre histoire de vie, par rapport à nos propres normes éducatives, ce qu'on va juger normal, pas normal, par rapport à son spectre individuel. Ça va venir aussi en résonance avec nos blessures, avec tout ce qui fait partie de notre bagage émotionnel. En fonction de ça, ça va rentrer en résonance et on va plus ou moins se positionner, plus ou moins réagir, plus ou moins contrer ou amener des éléments, oui. L'exemple que je cite à ces bateaux, c'est que vous racontez le problème à quelqu'un, l'autre va vous dire: Oui, moi, j'ai eu ça aussi, je te comprends. Il a déjà transféré et en fait, on n'est plus dans l'écoute.

Géraldine Arnold (Psychologue et Psychothérapeute)

Écouter, c'est se taire. Et c'est faire taire toutes nos représentations, toute notre histoire de vie pour que l'autre, il puisse vraiment être écouté sans qu'on comprend. Par exemple, quelqu'un qui va vous dire: J'ai perdu ma mère, alors je Je suis en souffrance. On va s'en faire une présentation. Oui, c'est normal. Mais en fait, autant, il est en train de dire autre chose. Il est en train de dire: Je suis en galère financière, mais en fait, je n'en ai rien à faire qu'elle soit morte. Je le caricature. C'est-à-dire que si on ne prend pas le temps, de suite, on a ce réflexe de poser nos propres représentations, nos propres normes de pourquoi quelqu'un souffre, qu'est-ce qui est normal, qu'est-ce qui n'est pas normal. Et tout ça, on doit le travailler pour qu'on ait une page blanche quand l'autre nous parle.

Carole (Chance)

Absolument, très intéressant. Et justement, cette notion de superviseur dans la psychologie, le fait que vous ayez besoin d'avoir un superviseur.

Géraldine Arnold (Psychologue et Psychothérapeute)

Ça, c'est un choix personnel. Moi, je le conseille pour les stagiaires que j'ai. Moi, c'est quelque chose où je suis actuellement supervisée, mais c'est un choix de... La supervision, pour moi, elle prend deux pans, c'est-à-dire que moi, j'ai fait déjà une analyse personnelle dès mes études avec un psychanalyste pour travailler d'abord sur moi, parce que je trouve qu'avant de balayer devant la porte des autres, c'est bien de balayer devant la sienne. Ça fait toujours aussi une expérience de ce que ça peut coûter à l'autre d'aller voir un psychologue et de savoir aussi comment je fonctionne, où sont mes limites. Ensuite, toute la partie pratique, clinique, où quand je suis en difficulté quand émotionnellement, par exemple, je sens que waouh, parce qu'on est humain et bouleversé, il y a quelque chose qui me choque, il y a quelque chose qui vient me travailler. Tout ça, au lieu de le laisser dans la nature, j'ai quelqu'un avec qui je vais le travailler pour ensuite pouvoir le digérer, par expérience, après me positionner différemment sur une autre situation pour pouvoir aussi affiner mon écoute. C'est surtout ça. Mais c'est laisser au choix. La plupart, je le dis un peu, je sors un peu de...

Géraldine Arnold (Psychologue et Psychothérapeute)

Mais par exemple, un psychologue sur cinq n'a jamais travaillé sur... C'est-à-dire que c'est très peu courant dans le milieu. Après, c'est compliqué le milieu de la psychologie parce qu'on a tous des spécialisations différentes. On va être psychologue de travail, c'est encore un autre métier, psychologue cognitif, psychologue scolaire. Il y a des tas de spécialisations, c'est pour ça qu'on se perd un peu dans la nébuleuse. Et après, il y a différentes orientations théorique encore sur un même diplôme. On n'a pas tous la même vision de concevoir le métier. C'est un peu une création, le métier de psychologue. On produit un petit peu à l'image de qui on est.

Carole (Chance)

Et par ailleurs, beaucoup de personnes s'y intéressent et ont envie de devenir psychologue, même plus tard. Et là, dans le chat, il y a plusieurs questions sur ce sujet, notamment tout ce qui est passerelle, master pour faire une reconversion. Là, on voit quelqu'un qui est pharmacienne, quelqu'un qui est psychologue de travail. Est-ce que vous êtes au courant des passerelles possibles pour des personnes expérimentées qui veulent devenir psychologue ?

Géraldine Arnold (Psychologue et Psychothérapeute)

Ça remonte un peu. Moi, je ne vais pas m'aventurer dans ça pour ne De mémoire, il faut se rapprocher des facultés qui vont étudier les dossiers et qui, en fonction du champ initial et un peu de la capacité de base acquise déjà, vont vous dire Il faut comment... Moi, j'ai un côtoyé qui vont me dire: On commence en deuxième année. Après, honnêtement, j'en ai très peu vu parce que c'est très spécifique à la psychologie. Des fois, on gagne une, voire deux années, mais pas plus, à mon sens. Parce que très vite, en L3, on va se spécialiser. En ME, on a déjà des mémoires. Donc ça, ça ne va pas pouvoir être en équivalence. Peut-être il y a une année ou deux, le grand-mère, ils sont faits des FAC sur une nouvelle.

Carole (Chance)

Vous imaginez que c'est plutôt trois ans pour quelqu'un qui arrivent à faire une passerelle.

Géraldine Arnold (Psychologue et Psychothérapeute)

Ça ne marche pas pareil que des fois, avec des FAC, des choses comme ça. Il faut vraiment se rapprocher des facs, mais je pense qu'on peut gagner une année, mais c'est un parcours sur une reconversion où Même une année de tronc commun, ce n'est quand même pas négligeable parce qu'on apprend énormément de choses.

Carole (Chance)

Sur la question de libéral versus en institution. On a eu plusieurs questions là-dessus, notamment une question sur le fait que vous pouvez choisir ou pas vos clients en libéral et les différences que vous voyez entre les deux.

Géraldine Arnold (Psychologue et Psychothérapeute)

En institution, on ne choisit pas les patients que l'on accompagne. La différence, c'est qu'en institution, on va avoir toujours la même problématique. Par exemple, vous êtes en EPAS, les problématiques, elles sont différentes, mais vous avez la problématique, en gros, du vieillissement, de la séparation, de Du changement du corps, d'images du corps. Mais en fait, même si chaque problématique est vécue et exprimée avec des symptômes différents, on est quand même sur un même fond. En libéral, non. En libéral, on peut passer de la personne âgée, la personne qui est en soins palliatifs à l'enfant, à l'adolescent. On a un spectre beaucoup plus élargi de problématiques. Il y a des problématiques qu'on ne rencontre pas en institution. Donc, après le choix du patient, Non, je ne choisis pas les patients qui s'adressent à moi. Par contre, je vais pouvoir à un moment donné dire en fonction de la demande qui m'est formulée, si c'est dans mon champ d'action. Par exemple, moi, tout ce qui est autistique, ce n'est pas mon domaine. La passation de test, je ne le pratique pas. Par exemple, les bilans de QI pour les enfants ou la détection de HPI au potentiel intellectuel, je ne fais pas.

Géraldine Arnold (Psychologue et Psychothérapeute)

Donc, je vais dire non, ce n'est pas dans mon champ de compétences. Et après, la particularité du libéral, c'est qu'on se choisit quelque part aussi. C'est-à-dire que pour commencer une thérapie, il faut un lien de confiance, il faut un un feeling pour moi. Je propose une première rencontre où le patient se présente à moi, mais je me présente aussi à lui dans comment je travaille. Je vais lui dire que, par exemple, moi, la thérapie, je ne peux pas lui dire en combien de temps je ne peux pas lui garantir tout le cadre qui me caractérise. Je lui présente et ensuite, je vais lui demander si pour lui, il y a le feeling nécessaire à ce qu'on travaille ensemble. Parce que c'est une histoire avant tout, pour moi, de relations humaines. Si on n'est pas en confiance avec quelqu'un, si on se sent... Pour moi, le thérapeute, il va devoir se choisir. Si on n'est pas bien pareil dans le lieu, ça ne va pas fonctionner. Et pour moi, si ça ne fonctionne pas sur la première rencontre, ça ne va pas se mettre en place, ça y est ou ça n'y est pas. Et ça aussi, je l'encourage beaucoup à ceux qui veulent déjà consulter, c'est-à-dire se dire: Mais prenez le temps de choisir le bon endroit, la bonne personne.

Géraldine Arnold (Psychologue et Psychothérapeute)

Et si on ne le sent pas, on ne continue pas. Parce qu'en fait, on commence quelque chose, après, finalement, ça va se OK, quand on n'est pas à l'aise, les défenses, elles vont se mettre en place et finalement, on va devoir tout recommencer avec quelqu'un. Et ça, c'est fastidieux quand même.

Carole (Chance)

D'accord. On est maintenant sur les dernières minutes du live. On a quelques questions pratiques. Je ne vais pas vous demander de nous dire votre rémunération, mais ce serait intéressant de savoir les fourchettes pour des psychologues qui sont débutants à l'hôpital, pour qu'on puisse se situer pour ceux qui envisagent de s'embarquer sur une reconversion de cette envergure.

Géraldine Arnold (Psychologue et Psychothérapeute)

Ce qu'il faut savoir, c'est qu'en institution, il y a des conventions qui vont définir les grilles salariales. Par exemple, pour un centre hospitalier, on ne va pas pouvoir négocier son salaire comme ça. On ne va pouvoir négocier à quel échelon on commence, mais après, il y a une évolution. C'est très réglementé en institution, mais comme aussi sur une posture de cadre. Après, là, je ne peux pas vous dire le montant parce que ça correspond à un salaire de cadre. Et ça, il faut bien faire attention parce que des fois, il n'y a pas le statut cadre sur les fiches de poste. Donc ça, il faut bien toujours le vérifier. C'est parce qu'au niveau hiérarchique, il peut y avoir des différences. C'est-à-dire que normalement, le psychologue, il va être sous la hiérarchie uniquement du chef d'établissement, ni du cadre de santé, ni de l'infirmière, ni du médecin. Donc, il a une posture de cadre. Après, c'est mieux payé en privé qu'en public. Ça ne se coupe pas. Mais après, en fonction, sur un temps plein, on peut commencer autour des 2 000 €, sachant que ce qui peut paraître énorme quand on commence, mais en fait, la marge d'évolution est très faible.

Géraldine Arnold (Psychologue et Psychothérapeute)

Pour le métier et les responsabilités que l'on fait, oui. Comparé, par exemple, à notre cadre dans une entreprise, c'est Ils finissent avec peut-être le triple de notre salaire. Nous, la marge de manœuvre, en termes d'évolution, ce n'est pas le métier qui rapporte le plus en termes de...

Carole (Chance)

Que ce soit institution ou libéral.

Géraldine Arnold (Psychologue et Psychothérapeute)

En libéral, l'avantage, c'est plus vous travaillez, plus vous gagnez. Sachant qu'en libéral, il y a deux statuts possibles. Il y a le statut de microentrepreneur, avec donc un plafond à 66 000 et quelques de plafonné à l'année en brut, où vous avez 25% de votre chiffre qui part dans les charges. Sur du libéral, une entreprise individuelle, donc en frais réels, on a 50% de notre chiffre d'affaires qui part dans les charges. C'est un peu la proportionnalité. Donc, après, le psychologue fixe le montant de ces consultations. Donc, moi, à titre indicatif, je suis à 60 € la consultation adulte-enfant.

Carole (Chance)

Très bien. On arrive au bout de... Merci beaucoup pour toutes ces informations et toute cette transparence, parce que c'est très important pour tous ceux qui s'interrogent d'avoir vraiment l'authenticité du métier. La dernière question, j'aimerais bien prendre celle d'Anne Laure, sur le fait de votre patientèle. En fait, vous, vous travaillez depuis longtemps, mais imaginons des jeunes psychologues. Comment font-ils ? S'ils ne sont pas à l'institution, ils démarrent, comment font-ils, à votre avis, pour avoir une patientèle ?

Géraldine Arnold (Psychologue et Psychothérapeute)

La patientèle, pour moi, ce n'est pas tellement la problématique, parce que vu le nombre de demandes, il y en a. Après, il y a tous les réseaux de référencement. Moi, je suis référencée sur Doctolib. Il y a d'autres sites de référencement possibles. La patientèle, ce n'est pas tellement ça qui m'inquiète, c'est plutôt le fait de s'installer de suite en libéral. C'est-à-dire qu'en fait, on ne nous apprend pas à faire de la thérapie à la fac. On nous apprend à faire des diagnostics à la fac. Donc c'est très bien, vous voyez un patient, vous arrivez à situer sa problématique, mais alors vous n'avez aucune idée de comment vous allez pouvoir l'aider. De même, en fonction des situations, vous avez quelqu'un qui veut se suicider en cabinet, vous avez quelqu'un qui a une décompensation psychiatrique. Si vous n'avez pas de bagage derrière institutionnel, vous allez être démunis, voire il y a des passages à l'acte. C'est-à-dire que pour moi, il faut avoir déjà un réseau. C'est-à-dire il faut déjà avoir un peu, se connaître aussi en tant que psychologue, connaître un minimum aussi comment l'autre fonctionne, avant de se mettre tout seul en libéral. Parce qu'en libéral, on a une responsabilité énorme.

Géraldine Arnold (Psychologue et Psychothérapeute)

On est tout seul face au patient. Et ça, je pense que c'est presque là le risque majeur. C'est-à-dire qu'on voit le côté liberté. Déjà, on a liberté, mais on a la gestion d'entreprise qui est lourde en libéral. Mais il faut aussi avoir un peu roulé sa bosse de se dire: OK, dans ces situations-là, comment je réagis ? En fonction, je ne prends pas tel patient, un patient psychotique, je ne vais pas me positionner pareil, je ne me mets pas en face à face, je ne le regarde pas de la même manière, sinon je vais le faire décompenser. Toutes ces petites choses-là, c'est bien quand même d'avoir en institution un peu de bouteille et on se constitue aussi le réseau. Moi, j'ai un collègue médecin que j'ai connu en institution, je sais que je peux le contacter. On a beaucoup plus de réactivité au fur et à mesure de l'expérience, c'est ce qui est normal.

Carole (Chance)

Ce qui est normal. Super. Merci beaucoup. Je suis obligée de couper pour toutes les personnes qui s'en vont à 2h00, mais vraiment infiniment merci pour toutes ces informations, Géraldine. Il y a beaucoup de feedback sur le chat de remerciement. Et merci à tous pour votre participation. Participez, vous pouvez venir à d'autres événements cette semaine. C'est toute la semaine, c'est en plein métier. Et à très vite. Merci Géraldine.

Géraldine Arnold (Psychologue et Psychothérapeute)

Je vous en prie.