Interview : Viticultrice & Conseillère en développement durable | Chance.co

Transcription complète du "Live Métier en coulisse" avec Marie-Véronique Camus, Viticultrice & Conseillère en développement durable

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Transcription complète

Marine (Chance)

C'est bon, on est live. Bonjour à toutes et à tous. Bonjour. Bonjour Marie-Véronique. Désolée pour le petit retard. On a eu quelques problèmes techniques. Sinon, ce n'est pas drôle. Ça y est, on est là et content d'être avec vous. Le but de ce live, c'est d'être interactif. Donc n'hésitez pas à écrire dans le chat si vous avez des questions sur le métier de Marie-Véronique. N'hésitez pas non à nous dire d'où vous nous écoutez. C'est toujours chouette. Je sais que la journée d'hier, on avait des gens un peu partout en France, voire même depuis Londres, depuis Stockholm, Nantes, Bordeaux, tout ça. Donc n'hésitez pas à nous dire d'où vous nous écoutez dans le chat. Je vois que ça commence à taper là. Et aussi pourquoi vous êtes venus ? Est-ce en vue d'une éventuelle reconversion ? Est-ce parce que vous adorez le vin et que vous êtes curieux de connaître les coulisses ? Je vois qu'il y a Géraldine depuis Aix-en-Provence. Bonjour Géraldine. Et si tu veux, Marie-Véronique, on peut peut-être commencer, si tu peux nous raconter ton parcours et comment tu es arrivée là où tu es aujourd'hui. Est-ce qu'il y a eu des rencontres particulièrement marquantes qui t'ont aussi aidé dans tes choix et à arriver là où tu es ?

Marine (Chance)

Je dis aussi bonjour à Amina de Pantin.

Marie-Véronique Camus (viticultrice et conseillère en développement durable)

Bonjour à toutes et à tous. Je Je suis viticultrice en Gironde, au nord de Bordeaux. Et là, je fais la visio de la Haute-Savoie. Je vais vous expliquer mon parcours et mon originalité aussi dans ce métier de la viticulture. D'abord, je ne voulais pas être agricultrice ni viticultrice au départ de mon orientation. J'ai fait des études agricoles et je souhaitais être plutôt dans le et le développement agricole, le développement durable, déjà, à cette époque. C'était dans les années 90. J'ai fait un BTS technique et gestion d'entreprises agricoles et quelques mois après, je suis vite allée sur la formation agricole. J'ai une expérience de plus de 12 ans au lycée agricole de Bordeaux-Blancfort. Je suis intervenue les six premières années de ma carrière à temps complet au lycée agricole, plus en formation adulte. J'avais des viticulteurs qui avaient besoin de formation en gestion à l'époque. Et puis, j'ai été aussi vite responsable du BPREA, donc le brevet professionnel responsable d'exploitation agricole. Donc, pour accompagner les personnes qui voulaient s'installer, j'étais sur Bordeaux plus en viticulture et j'ai aussi côtoyé Donc tous les maîtres de stage, les grands châteaux, ça m'a beaucoup inspiré. Après, en 93, il y a eu la succession familiale.

Marie-Véronique Camus (viticultrice et conseillère en développement durable)

Donc, je suis issue d'une famille de viticulteurs. J'ai pris ma petite part. Mes parents avaient vraiment une petite exploitation, il fallait la partager. Donc, je suis partie avec trois hectares de lignes et quelques hectares de prairies. J'ai fait ça en double actif. Donc, j'ai continué mon travail sur Bordeaux jusqu'à la naissance de ma deuxième fille, qui en même temps construit ma famille. L'exploitation, au départ en double actif et puis quelques années après, j'ai créé une société à deux. Là, ça a été aussi un élan pour continuer à s'agrandir. J'ai acheté des terres, planté des vignes. Mon vignoble n'était pas en bon état, donc je suis repartie un peu de zéro. Je n'ai pas eu les bâtiments. C'est ma sœur qui a eu les bâtiments, donc avec des projets de construction. D'abord, un bâtiment agricole. Après, au niveau habitation, ça a été un peu compliqué. J'ai eu des refus de permis de censure puisque je n'étais pas agricultrice à titre principal. Après, on a trouvé une ruine qu'on a retapée pour pouvoir... J'ai agrandi le vignoble. Je ne me suis pas équipée en chais de vinification, j'étais en coopérative. Après, j'ai beaucoup plutôt travaillé côtoyé le côté terroir.

Marie-Véronique Camus (viticultrice et conseillère en développement durable)

J'avais des terres aussi pour faire de l'asperge, donc je ne fais pas que de la vigne. À ce jour, j'ai 19 hectares de vigne, donc en société à deux et 3,5 hectares d'asperges. J'étais dans l'élan aussi des responsabilités professionnelles à cette eau, donc dans les jeunes agriculteurs et du champ d'agriculture dans le développement agricole de mon territoire et aussi au niveau national. J'ai aussi beaucoup côtoyé des agriculteurs, agricultrices au niveau national et viticulteurs. C'est un métier assez challengeant malgré tout et en même temps où il faut beaucoup de prudence. Parce qu'on est aussi souvent dans des élans d'agrandissement, de productivité. Et moi, de ce côté-là, j'ai vraiment axé mon entreprise. 19 hectares de vignes dans le Bordelais, ce n'est pas beaucoup non plus. Les sont plutôt à 5 ans, voire 100 hectares. Donc moi, je suis vraiment restée sur un côté humain, des parcelles à taille humaine. Mais ça n'a pas empêché à un moment donné que j'étais aussi fatiguée. J'ai dû vraiment me repositionner. Parce qu'on est quand même sur des travaux physiques assez importants. Et puis, on a agrandi En finissant son exploitation, alors, mon expérience de chef d'entreprise entre 93 et aujourd'hui 2023, mes journées ne sont plus du tout les mêmes.

Marie-Véronique Camus (viticultrice et conseillère en développement durable)

Puisqu'au début, j'étais dans l'élan de planter des vignes, tout créer une clientèle. Même si je ne vinifie pas, je reprends quelques bouteilles et je vends direct. Animer mon exploitation. Donc, un de mes moteurs, c'est la créativité. Donc, J'ai organisé pas mal de manifestations pour faire connaître mon entreprise, le vin, donc assez créative et originale aussi, en faisant des gelées de raisin, des confits de vin. Faire aussi découvrir toute la gastronomie autour du vin, comment mieux le consommer. Je fais beaucoup de dégustations. J'aime bien la dégustation, la faire partager, la faire connaître, comment on pratique la dégustation. Ce qui a changé, c'était de rencontrer un milieu agricole et viticole assez fatigué. J'ai fait un premier bilan de compétences en 2014. Ce qui m'a fait changer aussi, c'est de découvrir l'ergonomie. J'ai une ergonome, Josiane Voisin, qui m'a... Ensuite, ça m'a aiguillé ce bilan de compétences sur un diplôme universitaire en ergonomie. Et j'ai fait mon stage en Haute-Savoie. Il a plus été axé sur les risques psychosociaux, donc avec le sujet des suicides et de la pénibilité du travail chez les éleveurs. Un travail pour aider... Je voulais d'abord travailler sur mon exploitation, mais finalement, je me suis laissée embarquée à aider les autres dans un premier temps sur les process de traite, fabrication du fromage, ça m'a changé du vin.

Marie-Véronique Camus (viticultrice et conseillère en développement durable)

Mais en même temps, en étant à distance de mon exploitation, j'ai beaucoup travaillé la délégation du travail. Donc, depuis les années 2000, j'ai commencé à embaucher. Et de plus en plus, des personnes au départ, qui n'avaient pas de formation en agriculture. Donc, mon côté pédagogie a beaucoup fonctionné dans mon entreprise, où j'ai été là, sur ces dernières années, sur la fidélisation de mon équipe et la qualification de mon équipe. Donc, une grande progression pour moi sur cette fonction de manager avec une équipe. Et ensuite, le fait d'être à distance, aussi avec l'ARACT Nouvelle-Aquitaine, j'ai découvert toute la dématérialisation. Et donc, je reste en Haute-Savoie pour vendre mes produits et pour communiquer et être plus proche de ma clientèle. J'ai aussi envie d'être plutôt... Pendant un certain temps, comme beaucoup de viticulteurs, j'ai traversé la France, fait beaucoup de sellant sur la Bretagne, Paris, etc. Mais j'avais vraiment envie aussi de me poser et d'être plus proche de la clientèle, développer des choses un peu différentes. Donc, je reste sur la Haute-Savoie pour le moment pour fidéliser aussi une clientèle et avoir une connexion un peu différente. Super. Je veux bien continuer à répondre aux questions aussi, parce que mon parcours est assez riche en responsabilités professionnelles sur la qualité des vins, les AOC, sur toutes les pratiques environnementales.

Marie-Véronique Camus (viticultrice et conseillère en développement durable)

Je suis haute valeur environnementale, j'ai fait des bilans carbone. Je sais pourquoi je ne suis pas en bio. Je me suis vraiment aussi spécialisée dans le développement durable avec une partie économique, une partie environnementale et une partie sociale. C'est aussi un plan de relance.

Marine (Chance)

Merci beaucoup, Marie-Véronique. Je vois que le temps passe et il y a déjà plein de questions. Je veux te les... Mais c'est génial et c'est hyper riche ton parcours. Effectivement, vu que ça s'est étalé sur un laps de temps assez long avec toutes les mutations qu'on connaît sur le secteur, les enjeux, parce que ça a énormément changé. Comme tu le dis, ton métier, entre au début et maintenant, tu en as eu 15. Je vais te poser des questions. Je veux bien, si vous pouvez essayer de faire des réponses pas trop longues, parce que malheureusement, on n'a qu'une demi-heure. On pourra essayer de prendre le plus de questions possible. Les premières Il y a deux questions qui me sont venues et je sais que c'est dur parce que rien que cette question-là, on pourrait y passer le live. Tu l'as rapidement évoqué, c'est le lien entre vin et développement durable. Comment toi, tu adresses la problématique ?

Marie-Véronique Camus (viticultrice et conseillère en développement durable)

Elle a beaucoup de sens puisque le développement durable, c'est sur le volet pratique. Il y a de l'herbe dans mes vignes, ce n'est pas un petit jardin comme dans les années 2000 où on travaillait la terre, etc. Depuis deux ans et demi, j'ai repris aussi la formation agricole. Je me suis vraiment replongée dans tout ce qui est agroécologie pour adapter ma pratique avec le changement climatique. Moi, ça a encore beaucoup plus J'ai été vraiment impactée par les aléas climatiques. Depuis 2016, je n'ai pas une année normale entre le gel, la grêle, la sécheresse et l'année dernière, les incendies. J'ai eu les quatre l'année dernière. Si je n'avais pas été créative dans ces situations Là, j'aurais vraiment été plombante et je ne sais pas dans quel état je serais. Donc, développement durable, ça me challenge toujours autant. C'est vraiment impact avec trois aspects. L'entente l'environnement, les pratiques et l'humain, et l'économique aussi quand même, parce que ça, c'est très dur pour moi en ce moment.

Marine (Chance)

Oui, c'est vrai qu'on lit beaucoup dans la presse: Vous êtes les premières victimes du dérèglement climatique. Est-ce que ça a des conséquences ?

Marie-Véronique Camus (viticultrice et conseillère en développement durable)

Des grosses pertes économiques. Là, c'est aussi pas baisser les bras, même si on n'a pas grand-chose pour vivre, et en même temps, essayer d'être créatif pour aller chercher des ressources, des coûts de production et puis une valorisation aussi de notre travail, parce que malgré tout, on travaille et on n'a rien en face économiquement. Moi qui suis à côté de la Suisse, je suis un gros décalage. J'ai l'impression d'être un cas social des fois, mais en même temps, je ne sais pas pourquoi, j'ai encore une énergie de créature.

Marine (Chance)

C'est génial. Et ça s'entend quand tu en parles. Il y a une autre question qui vient d'arriver qui est un petit peu liée à question du développement durable. Il y a Anaïs qui demande, parce que tu l'as évoqué, pour quelles raisons ne pas avoir opté pour le label bio ?

Marie-Véronique Camus (viticultrice et conseillère en développement durable)

Alors, c'est exactement... Oui, je veux partager ça. Si j'ai passé au label bio, j'aurais doubler, voire tripler ma consommation en fioul. En 2011, j'ai fait un bilan carbone. J'avais un très bon bilan carbone. Et par contre, j'ai choisi d'investir depuis les années 2000, dans un matériel très pointu au niveau des traitements, donc avec le panneau récupérateur. C'est très technique. Il faut beaucoup de patience pour utiliser ce matériel. On est très peu en France. C'est une haute technologie dans la plupart de supériorisation. Et avec vraiment aussi, si on recherche la qualité de vie au travail, c'est de ne pas être esclave de son travail. Je n'aurais pas pu avoir cette énergie-là si je m'étais embarquée dans le bio. Je n'aurais pas eu cette ressource de rebondir. Et puis sur les... Voilà. Et vraiment, je vous invite à venir chez moi pour découvrir la nature. Je suis très connectée à la nature et quand quelque chose ne va pas, je le ressens. Sur les années 2018, justement, en bio, ils étaient quand même à presque plus de 15, 20 traitements alors que moi, j'en avais réduit et vraiment avec des très basses quantités de produits. En plus, j'ai travaillé avec des où on a mesuré la qualité de l'air et là, vraiment, j'étais vraiment fière quand même d'avoir fait ce travail, même si je m'en prenais un peu de la profession et tout ce qui tourne autour des pesticides.

Marie-Véronique Camus (viticultrice et conseillère en développement durable)

Mais avec les étudiants, j'ai beaucoup avancé sur ce côté environnemental. Et je suis haute valeur environnementale, par contre, et je suis toujours l'actualité au plus près de la biodiversité.

Marine (Chance)

Merci beaucoup. J'ai une question de Théophile qui dit: Est-ce que tu conseilles de te diversifier ? Et si oui, pourquoi ?

Marie-Véronique Camus (viticultrice et conseillère en développement durable)

Moi, je suis une reine de la diversification, puisque sur mon exploitation, il y a de la vigne, il y a de l'ésasperge. J'avais des prairies, donc Donc, pendant 20 ans, j'ai participé au plan de relance de la race bazaradez, une race de vaches qui était en voie de disparition. Là, j'ai arrêté, justement, je les ai vendus cette année à cause de la sécheresse, donc je vais continuer à faire du foin. C'est aussi un travail avec son terroir, avec l'eau, donc un gros travail sur la gestion de l'eau. Je suis en culture sèche, en asperges, mais pour pouvoir continuer, ce sera peut-être aussi de travailler ce volet-là. Donc, qualité des éléments, de l'eau, de l'air, qualité de vie aussi. C'est vraiment lié aussi à notre perception, à notre connexion à l'environnement.

Marine (Chance)

Merci. J'ai une autre question, tu en as plein. Comment ça se passe si ce n'est pas toi qui vinifie ? Tu vends ton raisin directement à une coopérative ?

Marie-Véronique Camus (viticultrice et conseillère en développement durable)

Oui, je vends mon raisin effectivement à une coopérative. Après, il y a des vinifications séparées. Par l'instant, informatique, on suit vraiment la traçabilité. On a une haute technicité et technologie sur les terroirs. Je récupère après du vin qui correspond à la qualité des raisins et ça, j'y tiens aussi que j'amène. Justement, pour être vraiment alignée avec ce que je fais et parler aussi de ce que je fais, faire goûter à la fin au client. C'était des choix, c'est sûr, ça fait partie des choix. C'est vrai que j'aurais bien aimé vinifier, mais après, économiquement, j'ai préféré travailler de vignoble pour le moment. Ça sera peut-être une évolution future pour les générations futures parce que s'installer, ça y est, je faire, je sais installer les autres. Une période de croisière, oui, et je l'ai connu jusque dans les années 2010. Et maintenant, c'est un peu plus compliqué, c'est sûr, économiquement. Et vinifier, c'est un aboutissant, c'est sûr. Mais bon, la vie n'est pas toujours assez longue pour tout faire.

Marine (Chance)

Super, merci beaucoup. Chez Chance, pour ceux qui ne connaissent pas, c'est un bilan de compétences et une communauté de tes entraides et on aide les gens à trouver la voie professionnelle qui est faite pour eux. Parfois, il y a des gens qui vont faire le parcours et qui vont vouloir se réorienter vers les métiers du vin. Qu'est-ce que tu Ou travailler sur une exploitation. Qu'est-ce que tu aurais envie de donner comme conseil ? Parce qu'à la fois, c'est un métier passion qui donne envie, à la fois, c'est une réalité qui peut être difficile. Tu aurais envie de dire aux gens qui a 30, 40, envisagent d'être orientés vers ces métiers-là ?

Marie-Véronique Camus (viticultrice et conseillère en développement durable)

Oui, j'ai beaucoup mes stagiaires. J'ai repris la formation adulte aussi ici en Haute-Savoie. Donc, c'est vraiment ce public-là qui se reconvertit. Donc, j'ai beaucoup de mes stagiaires qui se sont installés et c'est devenu mes collègues. Donc, les compétences qu'on a à avoir. Déjà, il faut vraiment être motivé par ce qu'on veut faire. C'est aussi développer, avoir une une capacité de visualisation de l'avenir. Donc, le vin, c'est aussi quand même des cultures pérennes. C'est-à-dire que quand on plante une vigne, il faut déjà attendre trois ans pour récolter. Et ensuite, moi, en ce moment, je rends du 2016. Donc, Je veux dire qu'il faut aussi de la patience pour vendre son produit. Donc, c'est une construction mentale qui est un petit peu en décalage avec le monde d'aujourd'hui où ça doit aller vite. Et donc, c'est un travail de longue haleine. Et en même temps, moi, je suis aussi dans l'énergie du printemps. Donc, de toute façon, il y a des choses qui peuvent aussi aller vite, justement par la vente, par la gestion de son équipe et être dans le mouvement de la communication, de l'organisation. Parce qu'en plus, on n'a jamais une année pareille. Donc, c'est sa capacité d'adaptation, sa capacité à avoir à court terme, moyen terme et long terme quand on construit un projet.

Marie-Véronique Camus (viticultrice et conseillère en développement durable)

Et puis, c'est aussi prendre le temps quand même, justement. Alors, cette tempéralité, je l'ai prise en ce moment. Je fais un bilan de compétences chez Chance, pour vous dire. Parce que justement, j'en suis encore à m'orienter, finalement. Donc, justement, je vois les gros décalages parfois entre la formation initiale, la formation dans les projets, et ce qu'on vit sur le terrain. Donc, on a besoin de professionnels dans nos formations et c'est ce que je voudrais continuer à apporter si on m'en laisse la capacité, parce que ce n'est pas facile. Justement, il y a toutes ces a priori sur les agriculteurs fatigués, épuisés, toujours en retard. Non, ce n'est pas vrai. Mince, arrêtez. Parce qu'on peut être aussi de l'avant, être vraiment en connexion avec ce qui se passe au niveau changement climatique. On a aussi des idées à apporter pour ces changements. Moi, j'ai besoin de communiquer là-dessus parce que ça bouillonne. C'est aussi: Allez-y, mais avec des accompagnements. Peut-être que c'est la formation de coach qu'il faut que je fasse, mais peut-être que c'est autre chose, c'est sur la formation. En même temps, pour ceux qui veulent y aller, il faut aller voir sur le terrain.

Marie-Véronique Camus (viticultrice et conseillère en développement durable)

Il y en a besoin de la formation initiale, des compétences, de l'expérience des autres, de faire son propre chemin, se s'aligner aussi suivant le terroir où vous allez vous installer, suivant vos capacités de gestion en dimension d'entreprise, en équipe aussi. Et puis, le distanciel, moi, je trouve que ça nous ouvre des portes quand même, justement, pour pouvoir bouger en même temps et rester connecté à son terroir, à son équipe, à son entreprise.

Marine (Chance)

Une question que j'avais aussi pour toi, parce que c'était notamment l'objet de tous ces live, de la réalité des métiers et le sens que chacun y trouve. Quel sens tu trouves, toi, dans ton métier ?

Marie-Véronique Camus (viticultrice et conseillère en développement durable)

Justement, je suis dans ce sens du développement durable, de la créativité. Je crois vraiment à l'agriculture. On vient de passer 10 ans vraiment sous la vague, justement, les risques psychosociaux, la fatigue. À un moment donné, en 2019, j'étais voir le médecin du travail de la MSA. J'avais le choix entre de faire un dossier de handicap professionnel ou reprendre la formation, quelque chose qui me drainait, qui me faisait vibrer positif. Et j'ai dit: Non, je ne suis pas handicapée, je suis fatiguée, c'est tout. J'avais besoin, hélas, le temps que je prends, il est vraiment aussi pour reprendre des réserves, me régénérer dans mon activité, dans mon énergie. On traverse des situations difficiles. Je ne suis pas la seule, on n'est pas la seule profession comme ça. Et en même temps, aller sur cette qualité de vie au travail, sur cette vie d'entreprise où on est l'entreprise du bonheur. Moi, je l'ai lu ce livre et puis ça me positive quand même pour avoir envie de reconstruire mon entreprise si elle est plus viable, mais sur des nouvelles références de rendement, de climat, de coût de production, d'équilibre vie pro/vie perso. Je suis sûre que c'est possible.

Marie-Véronique Camus (viticultrice et conseillère en développement durable)

Je ferai tout ce que je peux pour y arriver.

Marine (Chance)

Il y a des dernières questions parce qu'après, on va arriver à l'heure de fin. C'est toujours la frustration sur une demi-heure. Il y a Lena et Théophile qui demandent: Quelle formation conseilles-tu ? Et quelles sont pour toi les qualités indispensables si on veut devenir viticulteur ?

Marie-Véronique Camus (viticultrice et conseillère en développement durable)

La formation que je conseille, si vous êtes adulte, c'est le BPREA, le Beauvais Professionnel Responsable d'Exploitation Agricole. Les qualités à avoir, ce BPREA, il est très bien conçu. Je le connais par cœur. Depuis que j'y suis, j'y Il est individualisé. Il y a des tests au départ, suivant vos parcours. Si vous êtes plus gestionnaire, vous aurez moins de contacts. Si vous êtes déjà commercial, il y a vraiment cette unité capitalisable à avoir pour ce diplôme. Et ce diplôme, suivant, vous allez le faire et puis vous allez contacter, vous allez vraiment pouvoir être accompagné pour construire votre projet en même temps. Donc, faire un bilan de compétences, déjà, pour justement savoir sur quoi vous allez devoir accentuer votre formation et en même temps, pouvoir aller vraiment définir votre projet sur ces neuf mois, parce que c'est une formation sur neuf mois. Essayer de faire des stages aussi. Parce que la région viticole, chaque région est différente, quoi, aussi. Même si le métier de travail de la vigne est le même, chaque région a son identité, a sa façon de travailler. Après, c'est une aventure humaine, je pense aussi. Donc, il faut avoir aussi envie d'aller vers les autres.

Marie-Véronique Camus (viticultrice et conseillère en développement durable)

Parce que vendre du vin, ce n'est pas facile de notre époque, en France notamment. Mais en même temps, c'est aimer le contact, aimer se connecter à la fois à la nature et aux autres.

Marine (Chance)

Génial. Merci, merci beaucoup, Marie-Véronique, pour toutes ces premières réponses et pour ton partage sur ton de son expérience. Et ravie aussi de te conter, ta vie et ta longchance. Et j'ai hâte de savoir ce que ça t'apportera et quel corps tu rajouteras à ton arc. Je suis mauvaise en expression. Merci beaucoup. Amina, au fil. Tout le monde te dit merci dans le chat et le live sera dispo en replay. Et puis, si vous avez d'autres questions pour Marie-Véronique Camus, j'imagine qu'on peut te trouver sur LinkedIn.

Marie-Véronique Camus (viticultrice et conseillère en développement durable)

Oui, je suis sur LinkedIn, Facebook et aussi. Mon entreprise, c'est Domaine de Tout L'i Faut. Est-ce que tu peux nous expliquer comment c'est Tout L'i Faut ? C'est T-O-U-T-L-Y-L F-A-I-T. Donc, actuellement, je ne suis pas super bonne en com, mais bon, c'est blail-asperges. Mon site, c'est blail-asperges. Com. Vin. Com en ce moment. Voilà, le site de mon entreprise. Je suis dans les blagues comme le Bordeaux et je peux vous conseiller aussi sur le BPREA. Il y en a différents suivant les productions aussi. Et ce qui est bien, que ce soit la vigne, c'est qu'on peut faire de la transformation. Moi, je fais des gelées de raisin, des confits de vin et puis des légumes aigre-douce aussi avec des graines de raisin.

Marine (Chance)

Merci. Oups, pardon Marie-Véronique, j'ai été excusée de la plateforme par erreur. Encore merci pour tout et le live sera à vous. Merci à vous. À bientôt.

Marie-Véronique Camus (viticultrice et conseillère en développement durable)

À bientôt, au revoir.

Marine (Chance)

Au revoir.