Résumé
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L'essentiel à retenir

Prendre des sujets très à cœur, mettre beaucoup d’enjeu dans les choses simples, être une éponge à émotion... l’hypersensibilité peut se manifester de diverses façons. Dans son livre “Hypersensible : 10 séances d'autocoaching pour bien vivre sa singularité au travail”, l’autrice et codirigeante de l’Observatoire de la sensibilité, Fanny Marais, identifie trois grandes familles dans l’hypersensibilité : la charge sensorielle, l’intensité émotionnelle et l’ébullition des pensées.

« J’aime définir cette sensibilité qui n’est autre qu’une sensibilité plus importante que la moyenne et qui touche environ 30% de la population mondiale », nous explique-t-elle. Si cette haute sensibilité a été formulée en 1996 par l’Américaine Elaine N. Aron notamment, Fanny Marais rappelle que cette notion a toujours existé même si elle était dénommée différemment dans le passé. « Il y a eu des siècles où elle a été très valorisée, et même si le 20e siècle, en Europe en tout cas, a plutôt été cartésien, j’ai l’impression que nous sommes actuellement en train de renverser la vapeur... J’aime bien rappeler que l’on peut à la fois être doué d’une grande intuition et prendre des décisions tout à fait rationnelles, et que les deux sont loin d’être incompatibles », précise l’experte.

L’hypersensibilité concrètement ça donne quoi ?

Vous pensez être hypersensible, mais vous avez un doute ? Identifier cette haute sensibilité n’est pas si évident ! En effet, cette tendance à ressentir les choses plus intensément peut être générale ou ponctuelle et surtout peut se présenter sous différentes formes. Une des caractéristiques principales des personnes hautement sensibles selon Fanny Marais ? Être empathique. Si c’est votre cas, il est fondamental « d’apprendre à poser vos limites et de faire la distinction entre ce que vous ressentez et ce que ressent l’autre », détaille l’experte.  

Les personnes hautement sensibles peuvent également avoir tendance à s’éparpiller, et avoir du mal à se focaliser sur un sujet, note Fanny Marais. Cette caractéristique peut notamment prendre la forme de « multi potentialité » – soit le fait de cumuler différentes activités par choix, par curiosité et par besoin de créativité. Dans la vie professionnelle, cette tendance à « s’éparpiller » peut être un reproche formulé à l’égard des personnes hypersensibles. Comment réagir dans ce cas ? L’important est « d’avoir votre fil rouge, de vous rendre compte que vous travaillez pour quelque chose qui est important pour vous et que c’est comme ça que vous pourrez mettre en avant votre singularité professionnelle », conseille Fanny Marais.

Être hypersensible pourrait-il signifier que vous avez un potentiel plus important ? Le lien peut effectivement rapidement être fait entre les deux, mais il n’est pas nécessairement réel. Et oui, s’il est vrai que la plupart des personnes à haut-potentiel – c’est-à-dire des gens ayant un QI supérieur ou égal à 130 au test WAIS - sont hypersensibles, l’inverse n’est pas prouvé ! Comme l’indique Fanny Marais, «les personnes à haut potentiel représentent 2,5% de la population tandis que 30% sont des hypersensibles».

Par ailleurs, hypersensibilité rime-t-elle nécessairement avec personnalité introvertie ? Pas obligatoirement, note Fanny Marais. Selon l’experte, environ 30% des personnes hypersensibles sont extraverties, 40% sont introverties, et à peu près 30% sont « ambiverties ». « Les ambivertis sont des personnes qui vont notamment avoir besoin du contact social pour se régénérer et ensuite d’un grand moment de calme pour se ressourcer ».

Hypersensible : comment travailler l’estime de soi ?

Si vous êtes hypersensible, il y a des chances pour que « vous ayez tendance à être très dans l’affect tout en ayant un côté un peu perfectionniste et jamais satisfait », détaille Sophie Koopman, coach professionnelle chez Chance et responsable de L’école de la fausse note de Lyon. Et cela peut inévitablement avoir un impact sur votre estime et la dévaloriser. Comment faire pour éviter cela ?

Pour Sophie Koopman, une bonne façon d’aborder la chose est « de faire le tri sur l’affect et de prendre du recul ». Par ailleurs, lorsqu’il s’agit d’estime de soi, Fanny Marais conseille de faire le rapprochement avec le passage à l’action. «  Cela permet de faire le lien entre la confiance en soi qui permet de passer à l’action, et l’estime de soi qui est revalorisée grâce au fait de passer à l’action », explique l’auteure.  Ainsi, si vous avez tendance à vous éparpiller et à faire mille et une choses, il est important de prendre le temps de vous poser pour vous rendre compte d’une bonne chose que vous avez accompli et de vous apporter vous-même une forme de reconnaissance.

Hypersensible : comment contrôler une pensée en ébullition ?

Les hypersensibles sont connus pour cogiter et cette pensée en ébullition peut vous conduire à une certaine paralysie. Dans ce cas, vous n’avez probablement qu’une envie : la contrôler. Comment faire ? Il existe trois sphères explique Sophie Koopman : celle de la pensée, celle de l’émotion et celle du comportement. « Il existe trois sphères explique Sophie Koopman : celle de la pensée, celle de l’émotion et celle du comportement. Idéalement, il faudrait créer une circularité entre ces trois sphères. Lorsque vous êtes bloqué-e dans la sphère de la pensée, essayez de vous reconnecter à une autre sphère, comme celle du comportement : pour sortir de votre mental et vous reconnecter davantage à votre corps, vous pouvez peut-être faire un petit étirement ou encore prendre quelques respirations. »

L’intensité émotionnelle : comment la réguler ?

Face aux émotions très fortes que vous pouvez ressentir, il peut être compliqué de ne pas se laisser submerger. Dès lors, comment réguler ces émotions intenses ? « Les accueillir sans les juger », conseille Sophie Koopman. « Cela fait partie de l’hypersensibilité d’avoir des hauts et des bas, et accepter l’émotion permet d’avoir une meilleure connaissance de soi, et c’est à ce moment-là qu’on la transforme et qu'elle devient une force ».

Un autre outil peut être d’appliquer la « communication non violente » ou CNV, un processus de communication élaboré par le psychologue américain Marshall B. Rosenberg et qui consiste notamment à communiquer avec empathie, authenticité et responsabilité. Concrètement cela peut se traduire de la manière suivante :  « Comprendre que derrière les émotions que vous pouvez ressentir se cache des besoins que vous n’avez pas satisfaits », explique Fanny Marais. « Si vous vous êtes fait incendier par votre patron, vous pouvez essayer de comprendre pourquoi cela vous a mis en colère en faisant un retour sur vous-même et non sur votre patron ».  

Le yoga, la méditation, l’équitation ou encore la connexion à la nature peuvent également se révéler être de bons moyens de réguler vos émotions.

Et au travail, comment gérer l’hypersensibilité ?

Si vous êtes hypersensible, il y a des chances pour que l’environnement de travail puisse poser problème. Comme le note Sophie Koopman, il se peut que vous soyez hypersensible au bruit, à la lumière ou encore que vous aimiez travailler en petites équipes et ne pas avoir trop d'interlocuteurs.

Parfois, toutes ces stimulations que l’on retrouve dans un environnement de travail traditionnel peuvent représenter un trop-plein. Et comme le précise Fanny Marais, « quand il y a beaucoup de perceptions sensorielles, ça sature ». L’open-space est d’ailleurs souvent considéré comme l’ennemi juré de la personne hypersensible, rappelle l’experte. Dans ce cas comment faire ? Opter pour le télétravail peut réellement être bénéfique, mais si vous êtes au bureau, de bonnes alternatives peuvent consister à s’isoler dans une salle de réunion, ou de dire à votre équipe que pendant un créneau précis, vous travaillerez sur des dossiers particuliers et que vous souhaitez rester au calme.

L’environnement de travail reste tout de même un sujet pour nombre de personnes hypersensibles, c’est pourquoi beaucoup se tournent vers l’entrepreneuriat. « Cela permet ainsi d’avoir la liberté d’organiser son temps, de fragmenter ses missions et d’arriver à se focaliser sur une tâche précise », explique Sophie Koopman.

Faut-il dire qu’on est hypersensible en entreprise ?

Vous songez à faire part de votre hypersensibilité au travail ? Attention à l’étiquette que cela pourrait vous coller, prévient Sophie Koopman. Par ailleurs, Fanny Marais préconise d’abord de se demander ce que l’on recherche en voulant partager à ses collègues que l’on est hypersensible. « Ce qui peut apporter de l’aide c’est de contextualiser ce partage. Des personnes vont être plus sensorielles, plus dans l’émotion, plus dans les pensées, la question va plutôt être : qu’est-ce qui finalement vous pose le plus de soucis, et que vous cherchez à traduire à votre manager ou RH ? Parce que ce que vous recherchez peut-être c’est d’aménager certaines choses ».

L’important est d’abord de se faire une idée de votre trait de caractère, et de voir comment il se contextualise dans la vie et au travail.

Osez transformer votre hypersensibilité en force

À quel moment l’hypersensibilité devient-elle une force ? Chaque personne hypersensible est différente, résultat il faut d’abord que vous repériez votre émotion pour la transformer en quelque chose de puissant. Le conseil de nos deux expertes ? Bien identifier l’émotion qui se manifeste particulièrement en vous et l’accepter. C’est cela qui vous permettra de déterminer comment l’exploiter au mieux.

Comme l’explique Sophie Koopman, ressentir la façon dont elle se  manifeste en vous, vous permettra d’avoir une meilleure connaissance de vous-même, de ce dont vous avez besoin, et ainsi de voir les atouts et les points d’amélioration qui par la suite deviendront des axes de développement.

De son côté, Fanny Marais conseille de “regarder le côté positif de votre sensibilité élevée”. Cela peut se voir dans une forte créativité, une façon différente de penser, dans une capacité à avoir de l’intuition ou à être empathique... “Toutes ces qualités font que si vous regardez bien cette hypersensibilité, vous pouvez vous dire que votre talent c’est finalement de faire ceci très naturellement contrairement à d’autres personnes.”

“Vous pourrez ainsi vous dire : ce talent naturel est lié à mon hypersensibilité et j’ai envie de la mettre au cœur de mon activité professionnelle”, conclut-elle.

Le maître mot selon Sophie Koopman ? “Oser”.“À partir du moment où vous êtes conscient.e.s de cette force, de cette sensibilité, oser la mettre en avant vous permettra une magnifique ouverture car vous accepterez, vivrez et partagerez vos émotions, et cela pourra aboutir à  de superbes projets”.

Rédaction : Olivia Sorrel Dejerine.

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