Résumé
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L'essentiel à retenir

“Trop jeune pour être senior, trop senior pour être junior.”

J’ai commencé à bosser très tôt, en parallèle de mes études, et ai eu, dès l’âge de 25 ans, un bon CV dans l’édition, avec 5 ans d’expérience dont 3 à l’étranger. À mon retour de l’étranger, remplie d’énergie, j’ai écrit à tous les gens que je ne connaissais pas pour recevoir la même réponse : “Trop jeune pour être senior, trop senior pour être junior.”

Senior is the new quadra

Donc j’ai changé de voie, repris mes études et bifurqué en communication web.

À 35 ans, j’ai compris qu’il valait mieux choisir avec soin ma future boîte car mon âge associé à mon sexe faisaient désormais de moi un fardeau potentiel dans l’imaginaire bas du front de certains employeurs : terreur, je pouvais être mère.

À 38 ans, je vois la quarantaine arriver, non pas juste avec la sensation du temps qui passe et des cheveux blancs qui apparaissent peu à peu, mais avec l’impression qu’il va falloir la jouer serré pour les quasi 30 prochaines années de ma vie professionnelle : si j’en crois ce que je lis, vois, constate, je serai donc bientôt périmée.

Car dans 7 ans, je ne serai pas juste une quadragénaire pour le monde du travail, je serai propulsée dans le grand placard des “seniors”, celui auquel on accède à… 45 ans. Le cœur battant d’une carrière est donc très court, disons entre 35 et 40 ans. Avant on est pas crédible, et après on n’est plus crédible.

La séniorité, un eldorado vers lequel je tendais

“Dans mon esprit, la séniorité a toujours été une question de valeur et de leadership et non pas d’âge.”

Quand j’avais 25 ans, mon boss m’avait dit que le meilleur signe de séniorité était de savoir demander un coup de main à ses collègues. Dans ma jeune tête, se débrouiller entièrement seule était - à tort - une qualité, et sa réflexion, dans toute sa séniorité, m’est restée.

Dans mon esprit, la séniorité a toujours été une question de valeur et de leadership et non pas d’âge. À l’approche de la quarantaine, je découvre que ce qui m’attend est l’entrée tonitruante dans une case qui me semble absurde, injuste et stigmatisante : celle des seniors par leur âge.

On m’avait vendu une séniorité exemplaire, charismatique et désirable, je me retrouve dans une catégorie d’actifs qu’on considère tous, sans regard sur leur individualité, comme n’étant plus aussi dynamiques ou dynamisants que des juniors qu’on peut en outre se permettre de moins payer.

Une séniorité fardeau, qu’il faudrait “apprendre à valoriser”.

L’âgisme décomplexé

“Se permettrait-on de désigner ainsi, dans les médias, une catégorie d’actifs de telle ou telle couleur de peau, de tel ou telle orientation sexuelle, en se demandant à l’unisson “Qu’en faire ?” ?”

J’en viens au point qui me choque le plus : à quel moment en est-on venu à désigner de manière si décomplexée une catégorie d’actifs comme ça ? “LES seniors” ? Donc dès lors qu’on a 45, 50, 55 ans, nous sommes tou-tes la même personne, sans parcours préalable, sans forces, sans aspérités, sans aspirations, sans désirs de contribution, sans besoin de renouvellement professionnel ??

Se permettrait-on de désigner ainsi, dans les médias, une catégorie d’actifs de telle ou telle couleur de peau, de tel ou telle orientation sexuelle, en se demandant à l’unisson “Qu’en faire ?” ?

Réhabilitons l’expérience et la souplesse

“Pourquoi assimiler l’âge à un encrassement de rouages, là où on pourrait y percevoir l’huile qui fluidifie une machine complexe ?”

À quel moment considère-t-on qu’une expérience de 20, 30, 35 ans est un problème, un nouveau handicap, quelque chose qui nous empêchera d’aller dans le sens de l’avenir ? Après tant d’années d’expérience, combien de process, méthodes, structures, collègues voire métiers a-t-on déjà connus ? Combien de nouveautés a-t-on passionnément rencontrées, de défis relevés, de conquêtes accomplies ? Pourquoi assimiler l’âge à un encrassement de rouages, là où on pourrait y percevoir l’huile qui fluidifie une machine complexe ?

Arrêtons peut-être de nous demander que faire des seniors en entreprise : regardons pourquoi nos entreprises, qui aiment tant à se dire “agiles”, s’empressent de mettre les individus dans des cases si peu flatteuses.

Et commençons à apprécier les individus, quel que soit leur passé et leur âge, à la hauteur de leur valeur.

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