Résumé
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L'essentiel à retenir

"1 Français-e sur 3 dit avoir perdu des revenus avec la crise. Et depuis le début de la crise sanitaire, 45% de nos bénéficiaires n'avaient jamais franchi notre porte auparavant," expliquait le Secours populaire il y a quelques semaines. Dans un même temps, une récente étude Chance-YouGov réalisée après le confinement révélait qu’1 Français-e sur 3 n'est pas heureux-se dans son travail.

D’aucuns nous diront que ça n’a rien à voir parce que le sens serait un problème de riche. Combien de fois me suis-je entendu dire, d’un ton définitif et péremptoire par des spécialistes de l’accompagnement (dont pourtant l’intention et l’engagement sont plus qu’admirables) : “Non mais vous, vous êtes hors sol avec vos grands idéaux et vos innovations technologiques : vous pensez vraiment que le jeune de banlieue a comme priorité de réfléchir au sens de sa vie ? C’est un problème de riche. Ce dont il a besoin, c’est d’un job.” Combien de fois me suis-je arraché les cheveux (que j’ai encore, c’est presque un miracle, en abondance !) ?

Ils ont tort. Et en plus d'être faux, c’est même précisément ce type de raisonnement qui empêche la mobilité sociale. Parce que c’est sur la base de ce raisonnement que l’on se contente d’envoyer les gens vers “un” job, sans investir suffisamment sur ce qui pourrait créer une étincelle ô combien précieuse : une vraie recherche de sens de leur orientation professionnelle.

Partir du principe que le sens est un luxe, c’est contribuer à une société à 2 vitesses

Si certains sont perçus comme étant en capacité de se poser des questions et d’autres non, alors on divise la société en deux : les citoyens de classe A et ceux de classe B.

Si l’on exclut les personnes en situation d'extrême détresse - souffrant de la faim ou de violences par exemple qui sont dieu merci une part limitée de la population française - toutes les autres sont capables de creuser la question du sens de leur vie professionnelle à moyen-terme. Et certainement pas que les cadres.

"Ces personnes, sous prétexte qu’elles ne correspondaient pas aux cases canoniques de réussite scolaire et sociale, ont toujours été assignées au court-termisme d’un “job” purement utilitaire et alimentaire, mettant la survie avant la place et le rôle dans la société, et induisant que les deux ne peuvent pas aller de pair."

Des exemples ? Il y a encore 2 ans, entre 2016 et 2018, près de 10 000 jeunes Brésiliens, dont la majorité vivaient dans des favelas, sont venus d’eux-mêmes chercher ce sens que Chance suggérait, pour les orienter vers un travail qui leur correspondait. Aujourd’hui en France, Chance a cocréé avec d’autres structures des programmes (Réalise Tes Rêves (RtR), MaVoie.org) destinés à des personnes éloignées de l’emploi pour qu’elles puissent creuser la question du sens de leur vie professionnelle à moyen-terme.

Aussi bien avec RtR que Mavoie.org, le constat de départ est toujours le même : ces personnes, sous prétexte qu’elles ne correspondaient pas aux cases canoniques de réussite scolaire et sociale, ont toujours été assignées au court-termisme d’un “job” purement utilitaire et alimentaire, mettant la survie avant la place et le rôle dans la société, et induisant que les deux ne peuvent pas aller de pair.

Bien sûr, le “pied à l’étrier” est une très bonne chose et met les personnes dans une dynamique positive de collaboration, de participation active, mais ça ne peut pas s’arrêter là, ça ne doit pas être tout ce que l’on propose aux individus, qui attendent comme chacun leur vocation, qui souhaitent se révéler dans leurs talents, s’épanouir dans une contribution qui résonne pour eux.

Retrouver la foi en soi et en son avenir

Pour preuve, dans ces deux programmes, de manière systématique, une fois que les “bénéficiaires” savent la direction dans laquelle elles veulent aller et se projettent dans une véritable fonction, leurs freins et barrières sautent, les processus de formation accélèrent, une énergie immense émane d’eux. Pourquoi leur soustraire cela ?

“J’ai été beaucoup rabaissée par des gens qui me disaient ‘tu ne vas rien faire de ta vie, t'es une feignante’", nous disait récemment une Talent du programme RtR. “Et en fait je me suis rendue compte que je ne sais pas ‘rien faire’. Avec le parcours, j’ai retrouvé l’espoir, j’ai retrouvé la foi en moi et en mon avenir.”

Contrairement à un “job”, un “travail” remplit aussi l’objectif d’une place dans la société

Dans le contexte actuel, un job temporaire est évidemment une solution utile et importante à l’urgence économique. En revanche chacun doit pouvoir, aussi, tendre vers un travail au sein duquel il se réalisera avec une perspective de moyen et long terme. Un travail, ce n’est pas un job. Un travail, c’est le lieu du long terme. Un travail, c’est le lieu du sens. Le sens suscite l’engagement et la motivation.

Or sans engagement au travail, il n’y a pas de performance au travail. Et sans performance au travail, point de possibilité de promotion et, par conséquent, de mobilité sociale.

À ce titre, l’orientation professionnelle doit être repensée à l’aune du sens, et à l’aune des individus qui, chacun, composent la société. Non seulement le sens n’est pas un “truc de riche”, mais surtout, il est nécessaire de reconnaître aux moins riches leur droit au sens. L’égalité des chances, c’est cela.

  • Mavoie.org a été cocréée avec Bayes Impact, Job Ready (Article 1) et Génération France, grâce au soutien de Google.org et est lancé depuis septembre 2020. RtR (Réalise tes Rêves) a été cocréé en consortium avec le CRI (Centre de Recherche Interdisciplinaire), l’université catholique de Lille, Synergie Family et le LICA (Laboratoire d’Intelligence Collective et Artificielle), et a pu voir le jour en février 2020 grâce au PIC (plan d’investissement dans les compétences) mis en place par le ministère du Travail.

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