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L'essentiel à retenir

Le podcast Chance : une célébration des rencontres et d’une vie que l’on tisse

Nos vies sont marquées par les épreuves que l’on apprend à surmonter, les chances que l’on se surprend à saisir et les limites que l’on voudrait dépasser.Mais quelle voie choisir ? Sur qui s'appuyer ? Et comment garder confiance ?  

Animé par Philippine de Saint-Exupéry, Chance est un podcast qui défend l'égalité des chances professionnelles et la liberté que le passé des individus ne dicte pas leur futur.

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Myriam El Khomri : une première décision politique à l’école

“Mes parents ont eu la bonne idée d'ailleurs de m'inscrire au théâtre pour vaincre ma timidité, ce qui a été une bonne chose.”

Philippine de Saint-Exupéry : Je te propose de commencer par là où tu es née, et où tu as grandi quand tu es arrivée en France.

Myriam El Khomri : Je suis née en 1978 à Rabat au Maroc. J'ai la chance d'avoir un papa qui est d'origine marocaine, une mère qui est d'origine française, Bretonne du Nord-Finistère. J'ai grandi à Tanger, qui est une magnifique ville très cosmopolite dans le nord du Maroc. Et je suis venue en France parce que ma mère, prof d'anglais au Lycée français de Tanger, avait demandé sa mutation en France. Et donc nous sommes arrivés à Thouars, dans les Deux-Sèvres, quand j'avais neuf ans. On y a passé une année et après, on a rejoint une partie de notre famille qui était déjà à Bordeaux. Puis j'ai vécu à Bordeaux de l'âge de dix ans jusqu'en 1999, donc jusqu'à 21 ans.

Philippine de Saint-Exupéry : À partir de Bordeaux, comment se sont passées tes études ?

Myriam El Khomri : J'étais plutôt bonne élève quand j'étais jeune. Très timide quand même au début. Et mes parents ont eu la bonne idée d'ailleurs de m'inscrire au théâtre pour vaincre ma timidité, ce qui a été une bonne chose. J'ai aussi été déléguée de classe : certains y voient souvent un parcours vers les fonctions d'élue. En l'occurrence, à l'époque, ce n'était pas forcément ça qui était identifié.

J'ai beaucoup apprécié cette aventure-là. J'étais membre de la commission vie scolaire et on militait à l'époque pour que les portes dans les toilettes des filles aillent jusqu'au bout, pour que les garçons ne puissent pas mettre leur tête. Je n'ai pas vu les travaux réalisés, mais en tout cas on avait obtenu un accord de politique collective et j'en étais fière.

Travail et débrouillardise : un parcours se crée au fil de l’eau

“J'ai travaillé dès l'âge de seize ans.”

Philippine de Saint-Exupéry : Et comment s'est déroulé le début de la vie professionnelle, après ces études.

Myriam El Khomri : Alors ce serait mentir que de te dire que ma vie professionnelle a débuté après les études. Parce que j'ai toujours travaillé. J'ai travaillé dès l'âge de seize ans avec mon père qui avait un petit magasin de photocopies à Bordeaux, place de la Victoire. Et donc, je l'aidais le mercredi et le samedi quand j'étais au lycée. Et quand j'ai eu mon bac à dix-sept ans, j'ai tenu une de ses boutiques.

J'ai toujours travaillé et j'ai fait aussi pas mal de travaux agricoles, que ce soit le maïs, les vendanges. Je travaillais beaucoup, j'ai été hôtesse d'accueil dans des salons, j'ai fait pas mal de choses, les inventaires...

En même temps, je faisais beaucoup de théâtre à l'époque, j'étais au conservatoire de Mérignac, donc plutôt du théâtre contemporain. Ça me prenait près de 15 heures par semaine. Et puis il y avait les études en fac de droit.

Donc, ma vie professionnelle a commencé dès l'âge de seize ans. Et puis quand je suis arrivée à Paris, j'ai fait ma maîtrise de droit et mon DESS de vie politique. Dans ce cadre-là, j'avais peu de réseau. J'avais une conférence d'actualité sociale à mener avec d'autres collègues étudiants. On a eu la chance à la fac de Bordeaux que Christiane Taubira vienne intervenir devant nous. Et vu qu'on n'avait pas de piston et qu'il fallait quand même qu'on fasse une conférence d'actualité avec des personnes un peu connues, on a fait preuve d'assez d'acharnement ou en tout cas de détermination, puisqu'on a réussi à faire une conférence d'actualité politique avec Christiane Taubira en 2000 sur la loi Queyranne.

Et puis, il fallait trouver un stage de DESS, donc là bah… Toujours pas plus de piston. J'ai adressé deux courriers à deux ministres. Et le chef de cabinet de Claude Bartolone a bien voulu me répondre et j'ai eu un stage à la Délégation interministérielle à la Ville et je me suis occupée des rencontres entre la justice et la Ville, ce qui m'intéressait énormément puisque j'avais fait en plus un mémoire de maîtrise sur les maisons de la justice et du droit. Donc c’était tout à fait cohérent par rapport à cela.

C'est là que j'ai eu la chance de rencontrer un élu du 18ᵉ arrondissement. Mon premier job en lien avec mes études, ça a été conseillère technique dans le 18ᵉ arrondissement sur les sujets à l'époque d'affaires scolaires, d'insertion des jeunes, de prévention et sécurité.

Je n'avais pas un parcours politique à la base.

Philippine de Saint-Exupéry : À la base.

Myriam El Khomri : À la base.

Les rencontres, déterminantes dans un parcours hors normes

“Moi, mon parcours, ce sont vraiment des rencontres, et au-delà des rencontres, des personnes qui vous font confiance, qui sont satisfaites du travail que vous menez et qui vous appuient.”

Philippine de Saint-Exupéry : Est-ce que, en termes de chance, de rencontres, tu as l'impression qu'il y a des personnes qui justement, ont façonné ton parcours, qui ont changé les choses, qui t'ont apporté peut-être une bifurcation particulière ?

Myriam El Khomri : Ah c'est évident. Moi, mon parcours, ce sont vraiment des rencontres, et au-delà des rencontres, des personnes qui vous font confiance, qui sont satisfaites du travail que vous menez et qui vous appuient. Pour moi, les rencontres qui ont été déterminantes, il y a Serge Fraysse, qui était l'élu en charge de la Sécurité dans le 18ᵉ arrondissement et qui était mon maître de stage à la délégation interministérielle à la Ville. Puis Daniel Vaillant, qui était à la fois ministre de l'Intérieur à ce moment-là, mais qui était aussi maire du 18ᵉ arrondissement, Et il y avait bien sûr Bertrand Delanoë qui était issu du 18ᵉ. Donc moi, j'arrivais dans un moment où la gauche venait d'être victorieuse à Paris. Avec une vraie dynamique, un vrai souffle.

Il faut se remettre dans les années 2001, même si ça nous paraît très vieux. Sans Bertrand Delanoë et sans Daniel Vaillant, je n'aurais eu absolument pas ce parcours-là.

Est-ce que c'est un peu le fruit du hasard ? Ce qui m'intéressait, moi, c'étaient les thématiques, en l'occurrence la politique de la Ville. Le 18ᵉ arrondissement a des quartiers populaires, c'est en cela qu'il y avait du sens aussi à aller travailler dans le 18ᵉ arrondissement. Je n'aurais pas pu faire la même chose dans le 7ᵉ ou 8ᵉ. Bien évidemment, je n'aurais pas eu ce goût du terrain que j'avais dans le 18ᵉ arrondissement.

J'ai eu la chance de travailler avec ces personnalités-là, qui vous apprennent énormément parce qu'ils ont eu, certes, des victoires, mais aussi beaucoup de défaites avant. Et je crois qu'on apprend aussi beaucoup des défaites en politique.C'est avec beaucoup de recul, finalement, qu'on s'est dit qu'on a appris. Mais ça tanne le cuir et c'est important. Surtout quand on voit après la suite du parcours, c'était pas mal d'avoir le cuir tanné dès le début, dès le début.

Philippine de Saint-Exupéry : Justement je te propose de nous en parler de cette suite de parcours avec effectivement un besoin, un peu de blindage à certains moments.

La suite de l’épisode : dans vos casques !

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