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Un rêve de gosse.

Autant de sujets qui m'ont pas mal sensibilisé dès mon plus jeune âge et j'avais aussi un rêve de gosse, qui était de monter un média.

Philippine de Saint-Exupéry : Raconte-nous un peu qui tu es, d’où tu viens et ton parcours, si tu veux bien.

Christelle Tissot : Je viens de la vallée de Chamonix (ce qui est une information importante dans mon parcours de vie) et j'ai toujours été hypersensible aux sujets du développement durable de manière générale, et notamment de la santé mentale qui en fait partie. Autant de sujets qui m'ont pas mal sensibilisée dès mon plus jeune âge et j'avais aussi un rêve de gosse aussi, qui était de monter un média. Donc j'ai créé mon premier média.Attention, quand je dis premier média : c'était quatre feuilles de papier A4, qui s'appelait alors Le Petit Curieux. Il s'agissait déjà d'un média pour sensibiliser les élèves de l'école primaire à tout ce qui est la citoyenneté, développement durable, etc. Et moi, à ce moment-là, j'avais neuf ans.

C'était déjà un sujet qui me motivait beaucoup, les médias, le journalisme… J'ai toujours adoré écrire. Pendant très longtemps j'ai fait des études pour devenir journaliste, mais je me suis un peu égarée. J'adorais aussi beaucoup faire la fête pour être honnête, donc j'ai commencé par faire Sciences-Po pour devenir journaliste et pour finalement finir dans le domaine de l'événementiel. J'ai fait quelques années dans l'événementiel, ce qui n'était pas complètement dénué de sens dans la mesure où le métier consiste aussi à raconter une histoire et moi, ce qui m'intéressait, c'était de fédérer des gens autour d'un événement, d'une émotion. C’est comme ça que j'ai commencé par travailler dans l'événementiel culturel et artistique à Paris pendant 8 ans. J'étais sur des sujets très “citoyens” mais aussi très festifs (j'ai bossé sur la Techno Parade par exemple.).

Mais ma passion pour l’écriture et pour le journalisme m'a un peu rattrapé. Dans le cadre de mon premier boulot dans l'événementiel, j'ai rencontré le média Vice dont j'aimais bien la ligne éditoriale et qui va un peu à contre-courant de ce qu'on peut lire habituellement en France. Ils m'ont proposé un poste en 2015 pour rejoindre leur équipe, en tant que commerciale. C'est-à-dire que mon rôle était de créer des contenus pour des marques, mais avec la patte et le style de Vice. J'y suis resté un certain temps et il y avait un sujet dont on parlait beaucoup, dans les colonnes anglo-saxonnes de Vice majoritairement, pas tant en France, qui est celui de la santé mentale. C'est un sujet qui me touche personnellement, j’ai vraiment cherché à comprendre pourquoi, en France, on n’en parlait pas. Ça a un peu cheminer pendant un temps, je cherchais des ressources sur la santé mentale en France. J'avais pas mal de contenu en anglais qui m'inspirait à ce sujet, mais des ressources en français assez peu.

Et puis j'ai quitté Vice, parce que j'avais envie d’enfin monter mon propre média. Donc je suis partie avec cette envie de monter Mūsae et de parler de santé mentale à travers Mūsae, mais avec un angle très sociétal qui pour moi manquait jusqu'à présent en France.

Mūsae, c’est quoi ?

Le nom Mūsae vient des neuf muses de l'Antiquité grecque, qui étaient donc des muses qui faisaient le lien entre le commun des mortels et les dieux. Elles avaient vocation à démocratiser la musique, les sciences, l'art, l'histoire, etc.C'est un peu le but de Mūsae justement : démocratiser la santé mentale à travers un prisme sociétal (c'est- à dire en parlant de musique à travers la santé mentale, de sciences, d'entrepreneuriat, de travail, de plein de choses).

La mission, c’est d’essayer de dédramatiser et de démocratiser la santé mentale en apportant un autre discours sur le sujet, un discours qui n'existe pas trop en France. D'une part, parce que nous ne sommes pas très à l'aise avec le sujet de la santé mentale ou alors, lorsque l’on en parle, c'est de manière très clichée, très anxiogène ou très pathologique. On met à disposition de tout le monde des notions pour que les gens puissent avoir des ressources et parler de santé mentale, lever des tabous sur des maux qui leur sont antérieurs et aussi pour trouver des solutions. L'idée, c'est d'en parler de manière très simple, avec un vocabulaire très simple et en donnant la parole à plusieurs types de personnes bien sûr à des professionnels de la santé mentale, mais également à des sportives, à des artistes, à des créatifs, à des entrepreneurs, etc.

J'ai fait un premier lancement en mars 2020 et c’était le début d’un petit truc qu’on appelle le covid. J'ai lancé le projet puis je l'ai arrêté au bout de deux semaines et pendant six mois, j'ai eu le temps de réfléchir à un Business Plan un milliard de fois, et j'ai eu le temps de me poser vraiment sur la ligne éditoriale et de creuser un peu plus cet axe santé mentale qui était encore un peu trop flou. Ça a commencé par un compte Instagram, il fallait aller chercher une communauté et organiser les premiers lives sur ce réseau. Après, j'ai assez rapidement lancé la newsletter bimensuelle, qui aborde des sujets de société à travers la lecture de la santé mentale. J'ai fait un sujet sur les J.O. à Pékin et la santé mentale, sur la musique et la santé mentale, même sur les élections présidentielles et la santé mentale. Et il y a également un podcast qui s'appelle Mūsae Stories.

La santé mentale comme mot d’ordre.

Je pars du principe que la santé mentale est partout.

C'est pour ça que j'ai pu aborder le sujet avec un angle aussi sociétal. J'ai pris le temps de réfléchir à tout ça, pendant les six mois dont je parlais tout à l’heure, et j’en suis venue à la conclusion que la santé mentale est partout parce qu'elle est dans nos têtes, elle est dans nos rapports aux autres, mais aussi dans notre rapport au travail, dans notre rapport à l'école, dans notre rapport même à l'engagement, au développement durable, etc. Je me suis rendu compte que finalement, la santé mentale était partout et pour moi, c'est un engagement citoyen.

“Le burn-out, c'est l'écartèlement entre ce que les gens sont et ce qu'ils doivent faire.Il représente l'érosion de la dignité.”

Le burn-out touche plutôt les managers et les femmes, ce sont effectivement des catégories soit de poste, soit liées au genre, mais qui touche aussi des traits de personnalité. C'est-à-dire que les personnes qui ont du mal à gérer leurs émotions ou à mettre des mots dessus, sont plus sujettes au burn-out : les personnes sont consciencieuses, qui veulent toujours en faire plus, aller au bout des choses, qui veulent plaire aussi quelque part. Et ce sont aussi les personnes, et ça, ça rejoint un peu l'entrepreneuriat, qui se confondent un peu avec leur travail. Qu'est-ce que je mets de moi dans le travail ? Qu'est-ce que je recherche dans le travail ? Ça rejoint aussi toutes les quêtes de sens qu'on peut avoir, etc.

J'ai la profonde conviction que ce n'est pas en mettant trois baby-foots et un Happiness Officer qu'on va régler le problème. Hannah Arendt, dit que le travail a trois vocations : la première, bien évidemment, c'est de pouvoir gagner sa vie. Le deuxième point, c'est l'œuvre et là, ça rejoint effectivement cette notion d'impact. Et la troisième vocation, c'est l'action. C'est-à-dire le rôle social que te donne le travail. Il y a un véritable souci de reconnaissance, de gestion des rapports humains au sein d'un modèle organisationnel. Je parle de manière de gérer les conflits, d'organiser des réunions correctement, de valoriser les gens, de reconnaissance, etc.

Un conseil que je donnerais aux personnes qui souffrent d’un burn-out, c'est à partir du moment où l’on sent un épuisement, on prend beaucoup les choses à cœur, on n'arrive pas à s'arrêter, on tourne aussi un peu en boucle dans sa tête, etc. Ne pas se dire “ce n'est pas grave, c’est un coup de mou, ça va aller”, mais parler assez rapidement de la surcharge. Le regard extérieur et le soutien permettent de sortir de l'isolement et de casser un peu ce couloir dans lequel on se met en se disant “non, ce n'est pas grave, je tiens le coup, je tiens le coup” jusqu’au moment où on n’arrive plus à se lever. Le fait d'en parler effectivement, ça permet d'arranger la situation par rapport à soi, mais ça permet aussi d'apaiser peut être aussi des relations au sein d'une organisation. Il faut aussi s'écouter, prendre le temps de faire des pauses, savoir où on en est psychologiquement et physiquement.

J'aimerais que la santé mentale ne soit plus un tabou en France. Que plein de gens parlent de ce sujet avec une parole libérée d'une part, et qu’ils prennent l'habitude d'écouter ce que l'autre a à dire. Le monde actuel dans lequel on vit est devenu de plus en plus bruyant, d'une manière ou d'une autre. Donc, il faut libérer la parole, mais aussi faciliter et apprendre à écouter autrui.

Devenir indépendante : l’expérience d’entrepreneuse.

Philippine de Saint-Exupéry : Qu'est ce que c'était ta motivation, au fond, pour inventer ce média ? On entend plusieurs choses dans ce que tu viens de nous dire : donner un regard différent à la société, dédramatiser, parler de façon simple,...

Christelle Tissot : C'est un peu un mix de tout ça. La première raison est personnelle en effet. La santé mentale, c'est un sujet qui me touche personnellement. La seconde, c'est que je me suis rendu compte en lisant des études qu'il y avait 64% des 18-35 ans 64 % qui se sentent touchés par la santé mentale, et seulement 7% osent en parler. Donc par rapport à cette problématique, comprendre pourquoi il y a autant de gens qui auraient besoin qu'on libère la parole et l’écoute sur le sujet de la santé mentale.

En-tout-cas, c'est un roller-coaster émotionnel. C'est-à-dire que parfois, il y a des moments où tu te dis “C'est trop bien, je suis arrivé à faire ça toute seule” ou alors “J'ai réussi, moi, à donner la parole à telle personne”. Il y a un sentiment d'accomplissement personnel qui est hyper cool. Par contre, quand on a des galères, c'est solo et ce n'est pas toujours évident. Il faut vraiment se ménager, se prendre des pauses, savoir s'entourer. Parce que ça, c'est le risque aussi, quand tu montes un projet solo, c’est de rester un petit peu dans sa bulle et de s'enfermer un peu dans sa propre opinion aussi.

Le plus important, pour moi, quand on se lance dans un projet entrepreneurial c’est de comprendre pourquoi tu montes ton projet, quel qu'il soit ? Quel est l'impact que tu veux avoir ? C'est un peu une ligne directrice, un fil rouge que tu peux garder après tout au long.

La suite de l’épisode : dans vos casques !

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