Conseils et Exercices
Chance
28/3/2023
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90 % des salarié-es jugent essentiel que leur entreprise donne un sens à leur travail, selon un sondage Ipsos de juin 2020. 85 % estiment qu’il est important voire essentiel que leur entreprise leur permette de se sentir utiles aux autres. Dans ce contexte, Chance a organisé un webinaire autour de la thématique de la RSE, la responsabilité sociale des entreprises. Y ont participé : Julia, RH chez Epsor, une entreprise qui propose des alternatives aux solutions d’épargne salaires et retraite traditionnelles ; Christelle de Bene Bono (auparavant Hors normes), une solution digitale qui s’attaque au gaspillage alimentaire en amont de la chaîne de valeur. Cet article récapitule les points forts du webinaire et vous donne les clés pour mettre en place une stratégie RSE forte et efficace au sein de votre organisation.
La RSE, responsabilité sociale ou sociétale des entreprises, désigne la contribution des entreprises à la société dans divers domaines. Il peut s’agir de démarches en faveur de la durabilité, de politiques qui touchent des leviers comme la gouvernance, l’environnement…
La RSE dépend en partie de la culture d’entreprise ou culture managériale. Il s’agit de porter dans le projet de l’entreprise certaines convictions, avec l’objectif de faire du bien à la société, à l’environnement mais aussi aux salarié-es.
Ces enjeux rayonnent dans toutes les dimensions RH, souligne Julia, RH chez Epsor : le recrutement, la politique de rémunération et de bénéfices, l’environnement de travail… En tant que gardiens des bons comportements et des bonnes pratiques, les RH sont les personnes clés pour insuffler cette culture. “La RSE est un bon levier pour la rétention et l’amélioration des performances”.
Toutefois, tout ne repose pas sur les services de ressources humaines, précise Christelle. Pour que la RSE soit mise en place efficacement, elle doit rester globale. Cela concerne tout le monde : “il n’y aura pas d’engagements significatifs si l’ensemble des collaborateur-trices n’est pas impliqué”. La RSE doit aussi prendre en compte les objectifs stratégiques et commerciaux essentiels de l’entreprise pour être efficace.
Une entreprise responsable contribue aux enjeux de développement durable et a un impact positif sur la société tout en étant économiquement viable. C’est une société qui a vocation à bénéficier à toutes les parties prenantes de son activité : salarié-es, client-es, partenaires…
Oui, répond Julia. “C’est d’ailleurs à cela qu’on mesure une entreprise responsable, en fonction des indicateurs qu’elle s’est choisis” : bilan carbone, participation à des projets à impact, bien être des collaborateur-trices…
Pour mettre en place une stratégie RSE au sein de votre entreprise, il faut tout d’abord vous assurer que vous aurez le soutien de toutes les parties prenantes mais aussi les moyens d’assurer un suivi rigoureux.
Voici quelques bonnes pratiques avancées par Christelle et Julia pour une stratégie de RSE efficace :
tout l’écosystème doit contribuer, pas seulement un métier ;impliquer toutes les parties prenantes ;réaliser un audit global du fonctionnement de la société ;rattacher la RSE aux objectifs et à la mission de l’entreprise, et réfléchir à comment les aligner ;mesurer les effets des mesures prises dans le cadre de la RSE.
À l’inverse, elles préviennent qu’il y a certains travers à éviter :
Privilégier la communication au détriment d’un plan opérationnel ;Préférer un plan conséquent plutôt qu’une stratégie des petits pas, au risque de ne pas tenir ses engagements ;Oublier d’impliquer l’ensemble des parties prenantes et d’effectuer une communication interne sur les objectifs que se fixe l’entreprise.
“Il faut accepter les bonnes volontés, les initiatives ”, pour que toutes et tous se sentent impliqué-es, conseille Julia. Mieux vaut essayer modestement, avec plusieurs petites actions, qu’afficher un plan RSE trop ambitieux qui ne pourra être mis en place.
“Il ne faut pas tomber dans le piège d’une liste à la Prévert, avec des engagements que l’on ne peut pas honorer !”, avertit Julia.
Il est également important de choisir une personne chargée du sujet au sein de l’entreprise. La RSE concerne tout le monde, mais un référent opérationnel est indispensable pour coordonner les mesures.
Enfin, la transparence est un élément décisif. Présenter les engagements aux collaborateur-trices aide l’entreprise à les tenir. Cela favorise également l’émulation collective : des membres de toutes les équipes peuvent venir aider en ressources la personne référente.
“Il n’y a pas d’approche idéale : c’est une approche hybride, un triptyque entre la direction, la personne dédiée, et des collaborateurs de l'entreprise qui sont engagés pour pousser le projet” , résume Christelle.
Comment choisir un label ?
Le fait de choisir un label oblige à suivre une méthodologie (audit, plan d’action, conseil de parties extérieures). S’aligner sur les exigences d’un label peut donc aider au démarrage de la mise en œuvre d’une politique de RSE.
Il existe divers labels liés aux problématiques de RSE : B CorpL’entreprise à missionPositive workplace, etc.
Il peut y avoir un intérêt à cumuler plusieurs labels, mais uniquement s’ils sont complémentaires (ex : rayonnement national/international, label généraliste + label spécifique…), précisent Julia et Christelle.
“La diversité et l’inclusion sont des sujets qui ont un fort impact sur la marque employeur ”, souligne Christelle.
Travailler sur ces enjeux-là est primordial pour les RH. Ces politiques d’inclusion passent par des efforts de sensibilisation (conférences, supports de communication divers, témoignages…) et de la formation.
La parentalité et le retour à l’emploi sont également des thèmes importants aux yeux des salarié-es et de la société, et il existe un certain nombre d’actions concrètes que peuvent mettre en place les RH sur ces enjeux (comme le Parental Challenge, sur la thématique du retour à l’emploi).
Les pratiques vertes sont elles aussi simples et efficaces à mettre en place. Christelle propose par exemple de réduire la viande dans les restaurants d’entreprise.
L’une des responsabilités de l’employeur est d’éveiller la conscience de ses collaborateurs-trices à divers enjeux, selon Julia. Il est possible par exemple :
d’organiser des activités comme la Fresque du climat ou du la Fresque du numérique ;de choisir des activités solidaires au moment des teams buildings ;d’inviter les salarié-es à faire des bilans carbone individuels ;d’organiser des conférences sur des enjeux de diversité, d’environnement, etc.
Au-delà de l’éveil des consciences, un panel d’actions est à la disposition des entreprises et des RH pour favoriser l’engagement des salarié-es sur les sujets de RSE, insistent Christelle et Julia :
Proposer à la place des primes de cooptation un don à des associations qui ont, ou non, un rapport avec l’activité de l’entreprise ;Mettre en place le congé solidaire de Planète Urgence , qui permet aux collaborateurs-trices volontaires de partir 15 jours à l’international participer à des projets solidaires ou humanitaires. C’est un co-investissement : le/la salarié-e pose des congés et l’entreprise subventionne le voyage ;Proposer des jours solidaires avec la plateforme Vendredi : un ou deux jours par an, chaque employé-e a la possibilité de donner son temps et choisit dans le répertoire de la plateforme une association qu’il va aider en fonction de ses compétences (du coaching pour un RH, un site internet pour un développeur informatique…).
La clé pour mettre en place une politique RSE est de se donner des objectifs précis en prévoyant une orchestration individuelle et/ou collective. Les RH sont donc les personnes-clés de ce dispositif.
Mieux vaut commencer modestement par une deux actions, et chercher à impliquer les collaborateurs-trices pour leur mise en œuvre. Cela fait, il sera possible d’en déployer d’autres progressivement, tout en prenant le temps de mesurer l’impact de chacune.
Il y a deux façons de procéder : mettre en place une politique générale ou choisir un combat en particulier (l’emploi, la parentalité, l’investissement socialement responsable…). Toute initiative est bonne à prendre, mais le fait de choisir une thématique forte est souvent plus lisible, et le message parfois plus puissant.
Pour Christelle, “l’essentiel est de ramener sans cesse ces enjeux sur la table grâce à une ou des personnes dont la fonction est de mettre ces objectifs sous les projecteurs. Il doit s’agir d’un sujet global et qui doit concerner toutes les parties prenantes ”.
De son côté, Julia tient à rappeler “qu’il s’agit de faire les choses avec du cœur, de la bienveillance, des convictions : c’est le nœud de la RSE et c’est ce qui doit motiver la mise en place de ces mesures.”
Pour en savoir plus sur le sujet, visionnez notre webinaire dédié à la RSE.
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