Conseils et Exercices
Chance
26/10/2020
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L'hypersensibilité, cette manière que certaines personnes ont de ressentir très fort les choses, peut être un atout, mais aussi mettre en difficulté à des moments où on souhaite garder son sang-froid. Comment la gérer au travail ?
“L’hypersensibilité, en psychologie, est une sensibilité plus haute que la moyenne, provisoirement ou durablement, pouvant être vécue avec difficulté par la personne concernée elle-même ou perçue comme "exagérée", voire "extrême", par son entourage.” Dr Elaine Aron
“Trop sensible”, “susceptible”, “à fleur de peau”... Si l’on vous a déjà qualifié-e ainsi, vous n’êtes pas seul-e. Car selon le Dr Aron, les individus “hautement sensibles” représentent 20% de la population. Mais attention, qui dit hypersensible ne dit pas forcément introverti : 30% des hypersensibles seraient extravertis et donc plus difficile à déceler selon les recherches du Dr Aron.
Dans la vie privée comme dans la vie professionnelle, cette sensibilité exacerbée amène souvent les concerné-es à se sentir différent-es, et provoque un sentiment d’inadaptation sociale qui peut être handicapant. Si elle peut être perçue comme un défaut, l’hypersensibilité est en réalité une caractéristique propre à chacun. Les hypersensibles ressentent des émotions différentes que les autres face à une même situation : submergés par leurs émotions, toujours dans l’analyse, ils vivent tout avec intensité et sont extrêmement perméables à leur environnement de travail. Longtemps incompris-es par la société, les hypersensibles prennent aujourd’hui leur revanche. Les médecins ont établi que leur cerveau fonctionnerait plus et plus rapidement. Ils auraient donc une longueur d’avance et seraient même dotés d’un 6ème sens : l’instinct.
Il n’y a pas de barème ou de grilles d’évaluation types pour déceler une hypersensibilité, mais il existe des caractéristiques communes sur lesquelles s’appuyer. Les personnes les plus à même de poser un diagnostic restent les psychologues et les médecins psychiatres. En résumé, voici quelques-uns des principaux symptômes :
Vos sens captent davantage d’informations que la “norme”. Ce que vous sentez, vous entendez, vous voyez, prend beaucoup de place dans votre vie et vous n'arrivez pas à trier les informations cognitives supeflues. C'est ce qu'on appelle "un déficit de l’inhibition latente".
Votre cerveau droit domine, le cerveau de l’intuitif, l’instinctif, du créatif et du rêveur à l’opposé du cerveau gauche qui est plus linéaire, méthodique, et numérique. Ce qui amène à une pensée en arborescence. Une question va vous mener vers d’autres questions, puis vers des solutions, puis encore d’autres questions, etc.
C’est au départ très stimulant, et à la longue cela peut vous empêcher d’avancer. Pour imager, c’est comme pédaler dans le vide. Toutes vos décisions sont prises en gardant à l’esprit l’historique des choses et toutes les conséquences possibles, ce qui rend l’instant présent un tantinet compliqué (vous faites des centaines de scénarios).
Remettre tout en question, entretenir un brassage intellectuel constant, ajouter d’autres questions à vos questions existantes font que vous n’avancez pas dans certaines situations de votre vie professionnelle. L’hypersollicitation vient également amplifier votre hypersensibilité déjà présente et peut créer un blocage.
C’est pourquoi il est important de mettre des pratiques en place et de rester focalisé-esur vos objectifs. Vous devez apprendre à gérer les critiques en faisant la distinction entre les critiques bienveillantes et celles qui vous blessent réellement pour ne pas tout remettre en question, notamment dans un projet professionnel. Prendre des notes, prioriser vos tâches et avancer par étapes méthodiquement vous aidera à y voir plus clair et à pouvoir vous ancrer dans une réponse claire. Privilégiez les espaces clos pour travailler, afin de réduire les stimuli et vous recentrer sur vous-même et vos objectifs.
L’ironie est que l’hypersensible a du mal à accepter aussi bien les critiques que les compliments. Apprenez à valoriser votre travail et à être fier-ère de vous. Si vous recevez des compliments, c’est qu’ils sont justes (à ce sujet, et si vous vous sentez concerné-e, potassez cet article sur le syndrome de l’imposteur.
Comme vous ressentez tout très fort, vous avez l’impression, à l’échelle de la société, d’être différent-e ou incompris-e. Vous avez peur du rejet, vous avez une mauvaise estime de vous. Vous être très sensible au regard des gens. Vous ne voulez pas être mieux que les êtres et votre juge intérieur est très dur. Il vous est très compliqué de vous autovaloriser.
Socrate disait “Connais-toi toi-même”. Prendre conscience de sa grande sensibilité est la première étape pour aller de l’avant. Cessez de penser qu’il s’agit d’un problème et voyez tout ce que l'hypersensibilité vous apporte de positif au quotidien :
L’hypersensible qui s’autorise à être lui-même ou elle-même parvient à ne plus subir ses émotions. Au contraire : il/elle les contrôle. La psychanalyste Krystel Joinet explique qu’ainsi, une personne hypersensible résiste mieux au stress, y compris dans son milieu professionnel : “Ceux qui craquent sont généralement ceux qui n’ont aucun sas de décompression”, insiste-t-elle. Au travail, ne vous perdez pas dans un rôle qui n’est pas le vôtre : en prenant conscience de vos qualités et en apprenant à les valoriser, vous vous ferez apprécier de vos collègues.
De plus, si l’extrême empathie peut être perçue comme un point négatif, elle est au contraire très appréciée dans le monde du travail aujourd’hui et représente un véritable “soft skill”. On parle même d’“intelligence émotionnelle”. Pourquoi ? Vous êtes capable de vous positionner à la place du client/consommateur/interlocuteur et de vous mettre en phase avec leurs besoins. Se montrer empathique favorise tout simplement l’échange.
Parlez de votre hypersensibilité à vos proches, à vos collègues, exprimez vos ressentis et vos émotions. Être hypersensible n’est pas une maladie et vos réactions peuvent être mieux perçues par la suite par votre entourage.
Lorsque vous ressentez une saturation quelconque, il est important de l’anticiper et de prendre de la distance avec les situations qui suscitent de l’anxiété en vous. Faites une pause, prenez du recul sur la situation, relativisez et pratiquez une activité qui vous détend.
Enfin, les personnes hypersensibles ont tendance à se fatiguer plus rapidement à cause des tensions qu’elles subissent, des stimuli extérieurs, de la surexposition au stress, du trop-plein d’émotions. Les variations émotionnelles provoquent une fatigue physique et psychique en continu.
C’est pourquoi il faut se munir de bonnes habitudes et d’une bonne hygiène de vie. Une bonne alimentation, un sommeil réparateur, une activité physique et des loisirs sont tout aussi importants et complémentaires pour vous aider à mieux vivre votre hypersensibilité au quotidien.
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